Le courage croît en osant et la peur en hésitant. — Proverbe italien

Le premier réflexe que nous avons lorsqu’on a peur, c’est de nous enfuir ou de combattre. Si un malaise se manifeste, on veut automatiquement nous en débarrasser. Pourtant, lorsqu’une peur survient, c’est plutôt pour nous indiquer le chemin à suivre.

 

Eh oui! Bien sûr, je ne parle pas d’une situation de menace réelle et d’atteinte à votre vie, mais d’une circonstance où vous vous diriez :

— Donner une conférence, moi ? Impossible!

— Aller lui parler ? Jamais de la vie!

— Sauter en parachute ? Ohhh non. Ce n’est pas pour moi!

 

La peur cache un désir

Je crois que la peur est liée à nos désirs les plus profonds. Elle existe pour nous aider à nous épanouir, apprendre, évoluer et accomplir nos rêves. Rappelez-vous la dernière fois où vous avez hésité à exécuter une action. Vous souvenez-vous que derrière ce « non », il y avait l’envie d’essayer ? En fait, plus vous laissez cette petite voix s’exprimer, de plus en plus fort, plus votre courage grandit. Et lorsque vous décidez de l’écouter, la peur s’évanouit et c’est la fierté, le sentiment d’accomplissement qui prend la place. C’est absolument magique comme sensation!

 

Il y a de cela environ dix ans, j’ai suivi la formation Parent-Guide, Parent-Complice. La conférencière, Johanne Martineau, était tellement authentique, inspirante et touchante, que je me suis dit : « J’aurais aimé ça, moi, faire des conférences. » À ce moment-là, c’était un rêve inaccessible; je ne pensais pas être capable de le faire, à cause de ma gêne extrême. La peur était très grande, mais ma petite voix avait commencé à me parler. Avec les années, je l’entendais de plus en plus; elle parlait toujours plus fort. Lorsque j’ai eu l’opportunité de donner ma première conférence en 2019; d’en faire quatre autres par la suite; de participer à un live d’une heure sur Facebook et d’animer un webinaire sur la gestion du temps d’écran, ma petite voix m’a presque crié : « Vas-y, go! » Et je l’ai écoutée. J’étais si fière lorsque j’ai réussi!

 

Chaque nouvelle occasion qui se présente depuis, la petite voix parle plus fort que la peur. Celle-ci est toujours là, elle ne disparait pas. Mais lorsque je ressens cette crainte, cette boule qui se forme, je m’arrête, j’entends mon souhait qui me parle, je le laisse s’exprimer, je lui fais confiance, et la boule rétrécit jusqu’à devenir minuscule.

 

La peur nous fait évoluer

Écouter la peur ne révèle pas seulement un désir; c’est également une façon d’atteindre un niveau différent dans mon évolution. Comme chercher une carrière gratifiante si je persiste dans un emploi qui m’éteint; mettre fin à une amitié qui me draine de mon énergie plutôt que de m’apporter de la joie; acquérir une nouvelle compétence en pratiquant un sport inconnu; apprendre à jouer d’un instrument; etc.

 

La différence entre fuir et évoluer en présence de la peur, c’est la manière dont je perçois celle-ci. Si je crois qu’elle me dit : « Ne fais pas ça, tu auras mal, ce sera trop éprouvant! », je laisserai passer cette opportunité et je continuerai ma vie jusqu’à ce que celle-ci mette une nouvelle peur sur mon chemin. Je supposerai que la vie est difficile et pleine d’embûches. Par contre, si je pense qu’elle me dit : « Voici un défi. Si tu le relèves, tu en sortiras grandie! », je sauterai sur l’occasion et j’améliorerai ma vie, jusqu’à ce que celle-ci mette une nouvelle peur sur mon chemin. Je trouverai alors la vie palpitante et pleine d’opportunités. Tout est une question de perception.

 

Comment mieux entendre notre petite voix

Bien entendre votre petite voix vient avec la pratique. C’est, en fait, de cette façon que vous apprivoiserez la peur. Voici quelques pistes pour y arriver :

  • Donnez-vous le droit d’avoir peur. Toute émotion est légitime et a sa raison d’être. Écoutez-la.
  • Demandez-vous quel désir pourrait se dissimuler derrière cette peur. Par exemple, au-delà de la gêne d’aller parler à un inconnu se cache peut-être le souhait de créer des liens avec d’autres personnes.
  • Imaginez comment vous vous sentirez si vous réalisez l’action qui vous effraie. Fier ? Heureux ? Détendu ? Apprécié ? En paix ? Prenez le temps de ressentir ce sentiment de fait accompli; laissez-le s’intensifier et occuper plus de place que la peur.
  • Profitez du fait que votre crainte a diminué pour faire le premier pas. Foncez! Avancez vers la personne, dites bonjour. Répondez oui à une proposition. Faites-le sans réfléchir. Une fois engagé dans l’action, la peur continuera de décroître, et votre courage grandira.

 

En résumé

N’ayez plus peur de vos peurs. Changez votre perception. Efforcez-vous d’entendre la voix du souhait qui se cache derrière, puis tranquillement, faites-lui un peu plus de place, jusqu’à ce qu’elle soit plus forte que la peur. Et souvenez-vous : Tout ce que vous avez toujours voulu est juste de l’autre côté de la peur. — George Addair