« Le temps ne respecte pas ce que l’on fait sans lui. » Jacques Grand’Maison.
Rien n’est plus exigeant et énergivore pour le « vivant » que l’obligation de faire face à une transition, si simple et si petite soit-elle. Chaque traversée vers l’inconnu, chaque déracinement, chaque changement et obligation de construire de nouvelles façons d’être et de faire contient son lot d’adaptation, de questionnements et de bouleversements. La Covid-19 exige une rentrée scolaire pas comme les autres!
Merci, Élisabeth, de nous faire voir les mouvements intérieurs que des milliers de jeunes et de moins jeunes vivent en ce mois de septembre. Il est où le bonheur… Il est où ? Bonne question!
Témoignage d’Élisabeth
La rentrée scolaire 2020 est caractérisée par l’adaptation des écoles pour protéger les élèves de la Covid-19. Bien que je sente ma santé physique respectée, c’est une tout autre histoire pour ma santé mentale. Emprisonnée dans un groupe fermé, je passe mes journées avec les mêmes trente-sept élèves, confrontée à la peur de perdre mes amis et au stress de devoir créer de nouveaux liens. L’année se révèle être un défi colossal.
Les interactions sociales ont toujours été une source d’anxiété pour moi. Mes deux premières années du secondaire furent difficiles, faute d’avoir trouvé des amis qui me ressemblaient. N’ayant aucun d’eux dans ma classe actuelle, on se côtoyait moins souvent. J’avais l’impression de les perdre. À cela s’ajoutait le stress de me faire de nouveaux amis dans ma classe pour ne pas être seule à nouveau. Le progrès que j’avais fait s’effaçait, ma timidité revenait. La peur, le stress et l’anxiété s’infiltraient dans mon sac et ça pesait lourd.
Personne ne se doutait de la profondeur de l’impact qu’allaient avoir ces mesures. Avec la menace d’une deuxième vague, elles pourraient même se resserrer. Nous sommes poussés à nous adapter et à sortir de notre zone de confort. Bien que ces changements m’effraient, ils ne sont peut-être pas une mauvaise chose en soi… Derrière chaque défi se trouve une occasion d’apprendre, de se dépasser.
Il est où le bonheur, il est où ?
Le bonheur est que sur cette terre, « tout » est temporaire. L’espoir est que nous sommes capables de faire appel à nos expériences antérieures pour en inventer de nouvelles. Le bonheur est que chaque perte contient des gains et peut muscler nos capacités à faire du neuf, à faire de multiples découvertes.