Images & Mots est présentée dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 21 août. L’exposition est composée de douze grandes affiches laminées sur lesquelles apparaissent une image et un texte.
Au premier abord, ce n’est pas ce à quoi l’on s’attend lorsqu’on visite une exposition d’arts visuels. Mais tout est là. Ce n’en est pas une. On nous invite plutôt à une « rencontre entre la poésie et l’art visuel dans un contexte de réalité augmentée ».
Réalité augmentée ?
La réalité augmentée n’est pas, comme la réalité virtuelle, complètement immersive. Mais de quoi s’agit-il ? Les définitions se recoupent : « superposition d’éléments virtuels au monde réel » ou « éléments virtuels dans l’environnement réel de l’utilisateur » ou encore « superposition d’éléments numériques sur la réalité ». De belles formulations, mais qui ne permettent peut-être pas de s’imaginer clairement la chose. Des exemples peuvent aider. C’est notamment la même technologie qui permet d’utiliser des filtres Instagram ou Messenger, pour, entre autres, ajouter des oreilles de chat à notre photo. C’est aussi la technologie qui est utilisée dans le jeu vidéo Pokémon Go. Autre exemple : vous souhaitez modifier votre intérieur ? Une photo de la pièce et vous pourrez y superposer différents types de mobiliers, de planchers, de modèles de luminaires, etc. et ensuite choisir l’aménagement que vous préférez.
Dans cette exposition, la réalité augmentée qu’on découvre sur six des panneaux affichés ajoute une action en mouvement. Pour pouvoir y accéder, vous devez télécharger une application. Il faut aussi qu’une caméra soit intégrée dans l’appareil que vous utiliserez, comme c’est le cas pour les téléphones intelligents et les tablettes.
Images, mots et animation
Douze affiches. Douze auteurs qui partagent leur poésie ou leur prose. Douze artistes visuels dont l’imaginaire créatif est dévoilé. L’infographe Danielle Shelton et l’animateur en réalité virtuelle Denis Legros. L’infographie est le lien entre les œuvres présentées qui, elles, proviennent d’un groupe d’artistes de différents horizons. Ce qui engendre un bel éclectisme. La réalité augmentée s’adapte à cette diversité. La combinaison la plus harmonieuse est, sans aucun doute, l’affiche intitulée Isle Darling. L’animation vidéo ajoute à l’eau un doux mouvement perpétuel. Isle Darling reproduit une peinture acrylique de Marcel Saint-Pierre1 et porte les mots de Nancy R. Lange, poétesse lavalloise hippolytoise.
Les six affiches augmentées comportent une séquence animée de quelques secondes, reprise en boucle. Cette répétition du mouvement sied particulièrement bien à La turbulence des baleines bleues. L’œuvre visuelle est stratifiée, les mots s’enchaînent sur trois mouvements. La vidéo fait doucement dérouler les strates devant nous. Le mot-clé « respire2 » se dessine. Sur fond de chant de baleine, on entend l’air qu’elle expulse de ses poumons à chaque respiration et on voit s’en échapper le souffle vaporeux.3
Participation publique
Les six autres affiches sont encore en devenir. Elles attendent de recevoir leur dose de réalité augmentée. On invite d’ailleurs les visiteurs à les imaginer. Ou, pourquoi ne pas les créer ? Il existe, parait-il, des logiciels qui permettent de développer très rapidement un projet immersif.
- 1. Marcel Saint-Pierre : on peut voir une de ses œuvres d’art public dans la grande salle de la bibliothèque.
- 2. À chaque respiration, les baleines remplacent jusqu’à 90 % de l’air contenu dans leurs poumons.
- 3. Jet d’eau que la baleine évacue à chaque expiration.
