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Trouver le sens de sa vie et le bonheur avec Herman Hesse

 

Hesse (1877-1962) reçut le prix Goethe et le prix Nobel de littérature en 1946. Sa mère Marie Gundert est née en Inde. Son grand-père était un expert de l’Orient et son père un missionnaire luthérien. Il passera une année en 1911 au Ceylan (Sri Lanka).

 

Bien qu’allemand, il aida le célèbre écrivain communiste Berthold Brecht et Thomas Mann, un écrivain antinazi, à fuir pour la Suisse en 1933. Malheureusement, sa femme Ninon Dolbin était juive. Elle mourut dans un camp de concentration. Il était un pacifiste visant le juste milieu en se détachant de la politique active et en insistant sur la vie intellectuelle qui évite les partis politiques extrémistes. Il visait la stabilité spirituelle en suivant les idées de Jung sur la psychanalyse et la dualité de la nature humaine. Toutes ces idées influencent ses écrits.

 

Dans son roman Siddhartha paru en 1922, il nous explique la quête spirituelle, la recherche de l’illumination, l’éveil pour parvenir au bonheur, le nirvana. Ce livre deviendra la « bible » des hippies californiens et des étudiants universitaires en 1960.

 

Version Allemande

Siddhartha est fils de brahmane – la caste la plus élevée en Inde – il mène une belle vie, est beau et intelligent et n’a aucun souci monétaire. Il passe son enfance avec son bon ami Govinda. À 20 ans, il vit une grande insatisfaction et cherche à donner un sens à son existence, ce que son père ne réussit pas à lui procurer. Il ne veut pas devenir brahmane comme lui. Un bon jour, il voit des samanas, des ascètes qui se promènent nus, dorment à la belle étoile et vivent d’aumône sans aucune possession personnelle. Son grand ami Govinda décide de le suivre. Cela dure trois ans.

 

Ils ont la chance de suivre un groupe de samanas qui vont entendre Gautama Bouddha prononcer un prêche. Peu après, Siddhartha le rencontre marchant dans le bois et discute avec lui. Il refuse de le suivre, convaincu de l’inutilité de toute doctrine qui ne vient pas de la personne même. Il le dit à Bouddha. Il respecte énormément ses idées, mais il doit découvrir et suivre sa propre voie. La sagesse ne s’apprend pas comme les connaissances. Toutefois, son ami d’enfance Govinda décide de devenir moine. Ils se séparent, chacun suivant sa propre voie où il rencontre le passeur Vasudeva qui lui fait traverser le fleuve pour se rendre en ville.

 

Après les privations, le jeûne, la vie détachée de tout, Siddhartha découvre le contraire, sous les traits de la courtisane Kamala. Il tombe en amour, découvre le matérialisme, la bonne vie de riche, les fêtes, la boisson, les plaisirs du sexe. Elle le présente à un riche marchand Kamaswami, qui cherche un adjoint instruit. Siddhartha deviendra un riche commerçant. Il est victime du samsara (souffrance, ignorance), la cupidité, la vanité, l’agitation sociale. Un soir, après une beuverie qui a duré des jours, il est dégoûté de lui-même. Il décide de tout quitter, de retourner aux sources.

 

Dans la troisième partie, il reprend le chemin qui le mène au fleuve et retrouve le passeur Vasudeva qui l’invite à demeurer quelques jours avec lui. Ce dernier possède une capacité d’écoute infinie. Siddhartha lui raconte sa vie. Le passeur lui apprend à écouter le fleuve, la nature autour de lui. Petit à petit, Siddhartha comprend la sagesse de son hôte, l’importance du silence et se rend compte qu’il est proche de la sagesse. Vasudeva, devenu très vieux, décide de partir et laisse le travail de passeur à Siddhartha qui, au fil des jours, découvrira sa place, sa voie, le chemin de la sagesse et le bonheur.

 

Originalement édité dans sa version originale allemande par la Librairie générale française en 1922, on peut maintenant se le procurer en format Livre de Poche depuis 1990. Aux États-Unis en 1972, Conrad Rooks en réalisera un film sous le même titre.