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Touchante rencontre sur la vie et l’œuvre de Jacques Grand’Maison

Jean-Marc Gauthier et Jean-Guy Nadeau ont témoigné de touchants moments de la vie de leur collègue Jacques Grand’Maison.

C’était le 12 avril, en après-midi, au Centre St-Pierre de Montréal. Jean-Guy Nadeau et Jean-Marc Gauthier, deux amis et ex-collègues de Jacques Grand’Maison lorsqu’il enseignait à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal, ont animé une rencontre qui était aussi un moment de partage. Durant toute la durée de l’échange, une aura bienveillante était présente dans la salle.
Tout près de 30 adeptes
Tout près d’une trentaine de personnes s’étaient déplacées pour entendre parler de la pensée et des valeurs de Jacques Grand’Maison. Le titre de la rencontre était : D’espérance et d’indignation. Cet intitulé a été expliqué en profondeur par nos deux professeurs honoraires de l’Université de Montréal à commencer par Jean-Guy Nadeau.
Une colère civilisée
Quand Jacques naît à Saint-Jérôme en 1931, en pleine crise économique, il est témoin d’un climat familial de colère mêlé à beaucoup de tendresse. Il a vu son père perdre son emploi. Au fil des ans, il a développé une « colère civilisée ». Cela ne l’a pas empêché de s’indigner en prenant connaissance des injustices qui jalonnaient son parcours. L’homme de foi qui a été ordonné prêtre en 1957 a ensuite étudié en Europe. Il obtient son doctorat en 1964. Le prêtre et sociologue devient secrétaire de la commission Dumont en 1968.
Un partage diversifié
Il participe à des études dans les Basses-Laurentides. Son premier livre est écrit en 1965 et s’intitule : Le sacré dans la consécration du monde. À la fin de sa vie, il en avait publié 52 ! Jean-Marc Gauthier, qui l’a connu en 1976, l’a déjà entendu dire : « Il faut que j’écrive, sinon je vais devenir fou ! » Certaines personnes sur place au Centre St-Pierre n’avaient jamais rencontré Jacques Grand’Maison. Par contre, ces gens étaient au courant de son influence sur la société et avaient lu quelques-uns de ses livres. D’autres l’avaient connu lorsqu’il était prêtre ouvrier, lorsqu’il célébrait la messe à Saint-Hippolyte ou bien ont eu la chance de l’avoir comme professeur à l’université.
Animateurs hors pair
Nos deux animateurs ont partagé des paroles et des faits vécus par leur collègue et ami Jacques. Ce dernier voulait réveiller le monde. Il voulait aussi nourrir et orienter l’action. C’était un prophète qui parle et qui agit. Il était un homme calme, courtois et poli. Une sorte de gentleman qui se bat, mais avec humour. En paraphrasant, son message disait : « Je suis de votre côté, mais grouillez-vous quand même ! »
Une foi ancrée dans le réel
Il a souvent parlé au nom des tiers, au nom de ceux qui n’avaient pas de voix. Jacques avait une foi indéracinable. Elle était ancrée dans le réel. Jacques aimait le monde. Il est toujours resté fidèle à sa communauté de base, à Saint-Jérôme, à Saint-Hippolyte. Jacques a essayé de comprendre le monde dans lequel il vivait afin de pouvoir le changer positivement. Jacques défendait les êtres humains. Il est l’homme à l’espérance têtue.
Chanson pour Jacques
Durant la rencontre, Jean-Marc Gauthier nous a interprété la chanson qu’il a composée pour Jacques et qu’il a entonnée lors d’une cérémonie d’adieu, la veille de ses funérailles. Voici les paroles du refrain :
L’homme à l’espérance têtue
Que tu étais ou que tu es devenu
L’homme à l’espérance têtue
Qui ne laisse jamais l’avenir à la déconvenue.

Jacques Grand’Maison était et demeurera un être humain si grand de par son humilité. Il a exprimé sa foi en Dieu par sa foi en l’humanité. Il écoutait beaucoup. C’est ce qui nourrissait son dialogue. C’était un poète, proche des signes que nous prodigue la nature. Il nous manque, lui qui nous a quittés le 6 novembre 2016. De se souvenir de lui, de faire son éloge, d’en parler de vive voix a pu générer le plus grand bien dans le cœur et l’esprit des participants réunis en cet après-midi d’avril. Quelque chose s’est passé pendant ces quelques heures. Quelque chose de vrai, de pur, d’authentique nous rapprochant ainsi du « Grand » Jacques. En souhaitant qu’une autre rencontre de cette nature puisse avoir lieu dans un avenir rapproché.
Un grand merci doit être adressé aux deux animateurs Jean-Guy Nadeau et Jean-Marc Gauthier qui ont su faire grandir notre attachement à l’homme d’exception qu’était Jacques Grand’Maison.