Le journal Le Sentier célèbre cette année, 40 ans d’existence. Pour comprendre l’importance de sa création en 1983, jetons un regard sur la vie et les enjeux présents à Saint-Hippolyte à cette époque.
Vacances, snack-bar et rock’n’roll
Été, soleil, plage ensablée, hôtels nombreux (plus de 20 sur le territoire), deux sites de camping, près de 50 restos-snack-bar et salles de danse et, en hiver, activités de glisse sur des pentes de ski alpin populaires et de nombreux circuits de motoneige font de ce premier lieu de vacances laurentien des Montréalais, une destination très appréciée. Durant les décennies 1970 et 1980, le nombre de résidents est en moyenne de 3 000. Regroupés principalement autour des lacs, les premiers en importance au nord de Montréal. Mais l’été, depuis l’amélioration des routes (l’autoroute 15 Nord se rend jusqu’à Sainte-Agathe, en 1974), on décompte parfois plus de 15 000 estivaliers et vacanciers qui viennent profiter de l’air pur et des plans d’eau ensablés.
Indépendance des mini-sociétés autour des lacs
Ils aiment aussi, dans cet environnement naturel exceptionnel, l’offre d’activités sportives, communautaires, artistiques grandissantes au sein des mini-sociétés initiales et la commodité de services commerciaux de proximité. Cela crée, au sein de celles-ci, un esprit d’indépendance qui se manifeste dans le développement et l’aménagement territorial, devant l’absence de règles et de pouvoirs municipaux, qu’au sein des associations et organisations sportives et récréatives autour des lacs.
Tournois, carnaval et festivals indépendants
Ainsi, à cette époque, les hôteliers (jusqu’à cinq autour d’un lac), les nombreux restaurateurs ainsi que les conseils de Fabrique des chapelles (cinq) au sein de ces mini- sociétés sont des maîtres d’œuvre très actifs. Plusieurs organisent et financent, tout au long de l’année, clubs sportifs et récréatifs, carnavals et festivals. Ainsi, indépendants les uns des autres, des lacs ont leur tournoi de pêche annuel, leur spectacle de ski nautique, de natation, de course de chaloupe et de bateau à voile, leur festival d’hiver avec, tournoi de hockey et course de motoneige, piste de ski de fond et de raquette.
Absence de média informatif municipal
Toutes ces organisations, faute d’avoir accès à un média informatif local pour solliciter l’intérêt et la participation de l’ensemble de la population sur le territoire, ont recours aux moyens existants à cette époque. Si certaines activités sont inscrites dans le feuillet paroissial offert à l’église-mère et l’été, dans les chapelles, d’autres font l’objet de distribution de programme de porte en porte par des membres d’équipes sportives. Parfois, c’est en automobile munie d’un haut-parleur qu’on arpente les rues, un annonceur déployant sa verve pour informer et inciter les gens à participer. Puisque de plus en plus de chalets sont reliés au réseau électrique, plusieurs hôteliers ont recours aux services de la radio locale de Saint-Jérôme CKJL, radio 900 ou aux journaux régionaux, l’Avenir du Nord et l’Écho du Nord pour annoncer les artistes en vedette dans leur établissement.
Être mieux informé : un besoin exprimé
Être bien informé reste, à cette époque comme aujourd’hui, un atout important favorisant l’implication citoyenne. Cela s’est avéré alors très important durant les années qui ont précédé la création du journal Le Sentier, devant certaines décisions prises au sein des administrations municipales. Ce besoin a aussi été manifesté par des citoyens vivants éloignés des circuits informatifs des mini-sociétés et du village. D’ailleurs, c’est aussi durant ces années qu’on constate l’amorce d’organisations culturelles, sportives et récréatives avec la création de la Fédération des loisirs de Saint-Hippolyte (1976) et un lieu au service des organisations (le Bivouac, 1977). Mais ça, c’est pour la prochaine histoire.
À suivre : Portrait des acteurs impliqués dans la création du journal Le Sentier.