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Souvenirs d’été d’Alain Clément et de Serge Kalandyk Été, moto et une liberté dosée – partie 3 – Aujourd’hui

 

Alain Clément et Serge Kalandyk, Hippolytois d’adoption au lac de l’Achigan depuis fort longtemps, font de la moto. C’est une de leurs passions depuis 40 ans. « Mais on est devenu pépères, avouent-ils candidement, car les routes et la circulation ne sont plus ce qu’elles étaient! »

 

« On se tient loin des grandes villes et de la circulation dense, disent-ils. On affectionne plutôt les routes de campagne et les petits villages pittoresques, surtout avec nos vieilles motos restaurées. Quand tu as fait un 300 km dans ta journée sur ce genre de moto, tu as fait une grosse ride! », lancent-ils joyeusement. Car Alain a entraîné depuis maintenant près de 20 ans, son ami d’adolescence Serge, dans sa passion pour la restauration des vieilles motos.

Ménanique dans l’âme

« La mécanique a toujours été ma passion, avoue Alain Clément. D’abord, ado, en 1970, j’aimais donner un coup de main dans le garage de monsieur Viau, sur le chemin du lac de l’Achigan. J’ai ensuite suivi un cours au Cégep en mécanique. Durant ma vie, j’ai travaillé en usine dans une fabrique de cigarettes et puis comme enseignant en mécanique, au cours professionnel. Tout ce qui touche la mécanique m’intéresse. J’ai pataugé dans toutes sortes de moteurs. Ce que j’aime le plus est d’en comprendre le fonctionnement. C’est un monde qui évolue vite et il faut se tenir constamment en alerte. Pour cela, il faut être méthodique. Car, avant de pouvoir réparer, il faut défaire. Mes amis le savent. Mon garage est un vrai laboratoire. Tout est rangé et je note tout ce que je fais. Depuis ma retraite, j’ai défait et refait des vieux moteurs hors-bords, des motos et des autos anciennes. Je restaure tout : carrosserie et peinture, filage, tableau de bord, garniture et chrome, sans oublier les sièges. C’est un travail de moine, dit-il en riant ». Je n’en doute pas. J’ai eu la chance de visiter son garage, je me serais cru dans un laboratoire scientifique. Et pourtant, devant nous, était levée une Chrysler DeSoto des années 1950 qu’il avait dénichée toute rouillée dans une vieille grange. À observer la carrosserie, alors dépouillée de tout, on l’aurait cru neuve.

 

Rénovation et potentiel artistique

Si pour Serge Kalandyk, les petits travaux de rénovations lui ont permis, depuis plus de 20 ans, de gagner sa vie, c’est la création artistique qui l’intéresse le plus. « En 1982, à 21 ans, raconte Serge, j’habitais Laval-des-Rapides et je travaillais dans une fabrique, à décorer à main levée des poteries artisanales avec des dessins de maisons canadiennes. Les personnes avec qui je travaillais étaient des créateurs et elles m’ont inspiré. J’ai alors réalisé quelques œuvres artistiques en terre cuite. J’aimais créer des objets décoratifs avec des formes non figuratives. Parfois, elles étaient très rectilignes, jouant sur les perspectives et créant des ombres selon l’éclairage, d’autres fois, mes compositions étaient très libres, voluptueuses et créaient un mouvement. J’étais en pleine découverte de l’art et, en 1983 à 23 ans, je suis parti en Europe durant un an. Je conserve toujours le goût de la création. J’ai travaillé en aménagement paysager, mais la réalité des longues heures de travail physique que cela demande, nous rattrape vite. Encore aujourd’hui, je reste très créatif quand il s’agit de trouver des solutions lors de rénovations.

 

Plaisir des balades en moto

Même après 40 ans, les balades en moto restent pour Serge et Alain, un bon moment de détente. Mais ils sont plus conscients du danger. « Surtout quand on conduit nos vieilles motos, affirme Alain. On n’a plus l’équilibre qu’on avait jeune et la conduite de ces motos n’est pas facile. On est conscients aujourd’hui que les poignées de ces volants ne sont pas ergonomiques et que l’accélération trop rapide du moteur peut facilement nous faire tomber. Quand on est jeune, on joue avec ces inconvénients et plusieurs habiles font ce qu’on appelle des « wheelings » en accélérant, mais après être tombé quelques fois, on se méfie, lancent-ils joyeusement! »