Avec ses 140 années d’accueil-vacances et de ressourcement, le site Bruchési présente une histoire récréotouristique unique au Québec.
Premier lieu laurentien récréotouristique plein-air, l’histoire du site Bruchési et ses installations successives de camp témoignent des différentes phases de transformation du loisir récréatif plein air. On estime que près de 140,000 enfants, adolescents, adultes et familles ont séjourné dans son environnement naturel exceptionnel. Ils y ont profité de son aire de baignade sécuritaire, de son immense plage ensablée et pratiqué de nombreuses activités nautiques sur ce majestueux plan d’eau que présente le lac de l’Achigan à Saint-Hippolyte. Plusieurs témoignent « y avoir grandi en santé et moralement, dans la joie de découvertes de soi et de l’autre ».
Ressourcement des maisons de pension
Il faut remonter aux années 1880 pour y rencontrer ses premiers vacanciers. L’amélioration des moyens de transport, du P’tit Train du Nord jusqu’à Saint-Jérôme (1876) et des conditions de travail des ouvriers permettent à de jeunes travailleurs de séjourner dans les maisons de pension modernes de la plage Shaw. Ils jouissent d’un gîte confortable et d’un couvert abondant. Ils y trouvent un ressourcement physique et moral : air sain, altitude élevée, lieux boisés, eau fraîche revigorante du lac de l’Achigan et plaisirs sur son immense plage ensablée.
Premières vacances organisées au Québec
En 1915, innovant en matière de conditions de travail, les compagnies Bell et Eaton acquièrent ce site pour offrir à leurs employés les premières vacances organisées au Québec. « Déplacement par autobus nolisé, hébergement dans un lieu sécuritaire et chaperonné répondent aux mœurs de l’époque. De jeunes adultes célibataires et employés de compagnie y séjournent, appréciant la nourriture abondante servie à la table, les activités de plein air organisées et les soirées chantantes autour d’un feu de camp ou à l’hôtel du village. »
Camp modèle santé au Canada français
De 1928 aux années 1970, le site Bruchési et les 30 bâtiments des Camps de santé Bruchési constituent un village santé qui accueille gratuitement chaque été, plus de 1000 personnes. Vivant en autonomie de la localité, les bâtiments électrifiés, service inexistant dans la localité, sont munis de deux réseaux indépendants d’aqueduc et d’égouts qui permettent l’utilisation d’une eau courante aux lavabos et aux toilettes. Ces installations sont déjà prédécesseurs de développement durable du milieu. Chaque bâtiment est spécialisé : hébergement, réfectoire muni d’une immense glacière au sous-sol, infirmerie, chapelle avec un aumônier-conseil sur place, bibliothèque, buanderie, entretien et même un lieu de socialisation réservé aux adultes. Aux yeux des organisations hospitalières et religieuses, des œuvres de bienfaisance et des représentants du gouvernement provincial qui le financent, ce lieu se veut « le » modèle de camp plein air santé éducatif à suivre au Canada français.
« Accueil chaleureux, nourriture abondante servie à la table, les pensionnaires profitent de l’air pur, de l’eau fraîche des lacs et des paysages champêtres. Être en vacances c’est ne rien faire. C’est se promener sur les routes; s’arrêter dans les champs et se coucher dans l’herbe. C’est profiter du soleil et de l’air pur, loin du travail épuisant et aliénant des manufactures montréalaises où ils travaillent de 60 à 80 heures, sans aération et avec un éclairage insuffisant rendant la manipulation des machines peu sécuritaire. Les salaires sont si bas qu’ils impliquent que plusieurs membres d’une famille doivent travailler pour subvenir aux besoins de celle-ci. »
Vous aimeriez en connaître plus sur l’histoire des 140 années d’existence du site et des camps de vacances Bruchési.
Réservez votre livre (20 $) en écrivant à legshistoire@gmail.com.