« Nous sommes passés à l’action! », souligne fièrement Pierre Cadieux, marguillier responsable de la réfection de l’église de Saint-Hippolyte.
« Paroissiens et citoyens par leur généreuse contribution financière ont cru à l’importance de préserver ce patrimoine religieux inestimable hippolytois. Nous avons pris des décisions en ce sens et avons à coeur de les faire, autant dans le respect des normes actuelles que dans une qualité de réalisation. Nous tenons à respecter la valeur historique et patrimoniale du style et de l’époque où ce bâtiment a été construit. »
Urgence d’agir
« Nous n’en sommes qu’au début, poursuit monsieur Cadieux et le gros du travail sera la réfection du toit et des tuiles de la couverture. Tout s’est mis en branle en mars dernier, après un rapport de la firme d’architecte consulté Nadeau, Nadeau et Blondin 1, spécialisée dans le domaine de rénovation de ces grandes structures. Parmi les soumissions reçues, nous avons accordé un contrat à la firme Éliane construction inc. pour des travaux débutant vers le 25 avril. La réfection de la toiture est l’élément le plus urgent, mais avant, il faut consolider les briques du clocher et de la cheminée afin qu’elles n’endommagent pas la toiture neuve qui sera réalisée. »
Étonnant que cette toiture et son revêtement réalisés en 1956 aient rempli tout de même leur mission depuis ce temps, diront plusieurs. Rappelons que ce toit plat, posé sur la toiture ronde initiale du bâtiment style Art déco construit en 1933 par l’architecte Ludger Lemieux, s’avérait plus avantageux. En effet, ce toit rond est composé de planches clouées à même la structure de madriers croisés semblable à une coque renversée de bateau. Elle est seulement recouverte d’un papier noir goudronné et de tuiles comme cela se faisait à l’époque sur les maisons. Aucun isolant ni espace pour ajouter une laine isolante.
Coûts exorbitants de chauffage
Ce bâtiment, quoique très moderne, était donc difficile à chauffer. L’ajout d’un toit plat, créant ainsi un espace d’air, isolant naturel, a grandement réduit les coûts du chauffage à l’huile de ce grand bâtiment. Au fil des années, il y a bien eu des réparations urgentes ici et là, aux dires des bénévoles marguilliers tel Charles Charron présent durant les années 1980 à 2000 et Gilles Ducharme encore très actif aujourd’hui. Mais depuis longtemps, le Conseil était conscient que tout était à refaire afin de préserver la structure initiale intérieure unique. Cette réfection est un chantier énorme, compte tenu de la superficie à couvrir, de l’inclinaison du toit et du fait de devoir composer possiblement avec des intempéries lors des rénovations..
Phase 1: Briques du clocher et de la cheminée
Peut-être avez-vous aperçu en mai en allant à la poste, deux nacelles avec des ouvriers autour du clocher et de la cheminée ? Les réparations qu’ils effectuaient ont demandé beaucoup de minutie. Depuis longtemps, le froid et les intempéries ayant affaibli ou carrément enlevé le mortier des briques, des infiltrations d’eau s’y produisaient et endommageaient la structure qui aurait pu provoquer des bris à la toiture. C’est donc à ce problème que se sont attaqués d’abord ces rénovateurs. Pas facile quand il faut changer des briques fabriquées il y a plus de 65 ans ! Grâce à l’expertise de la firme d’architecte et d’échantillons, il a été possible de trouver des briques qui s’harmonisent parfaitement avec les dimensions et la couleur. Le travail une fois terminé, rien n’y paraît.
Façade et rosace
« Pour le moment, le budget planifié ne prévoit pas la restauration de la façade et de la rosace. Ce n’est pas une priorité pour la préservation du bâtiment, précise monsieur Cadieux. Nous verrons après les grands travaux si l’argent qui restera permettra de le faire. Alors, nous aviserons. À cet endroit aussi, il faudra tenir compte de restaurer de façon à préserver le style qui donne sa valeur architecturale patrimoniale au bâtiment. »
Phase 2 : Toiture – y aura-t-il des surprises ?
« Si les travaux vont bon train et sans trop de malheurs, la firme Éliane construction inc. responsable du chantier du toit, devrait avoir terminé les travaux vers la mi-juillet tel que le prévoit le contrat. Le bardeau acheté aura une durée de vie de 50 ans. C’est de la “ haute qualité ”, précise monsieur Cadieux ! Tant qu’à réaliser des travaux de cette envergure, il ne fallait pas lésiner ! Nous conservons la couleur noire des tuiles, comme cela a toujours été. Mais nous espérons qu’il n’y aura pas trop de surprises lorsque les travaux commenceront ! Nous le saurons lorsqu’on commencera à enlever les tuiles et à vérifier la qualité du bois de la charpente. Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts et nous voulons nous assurer que cette restauration aura la plus longue durée possible. Changer quelques planches, ajouter une membrane protectrice partout où cela sera nécessaire, nous ne voulons rien négliger. Souhaitons-nous que tout se passe bien ! »
1 Autrefois Nadeau, Blondin et Lortie, www.nnb-architectes.ca
Apparences revampées
D’autres travaux ont également été réalisés au garage, adossé derrière le presbytère. Ces travaux n’étaient pas inclus dans cet immense chantier, mais étaient rendus nécessaires pour conserver ce garage selon les normes de sécurité du bâtiment.
Contributions généreuses des paroissiens
Réalisées à même des argents tirés du budget d’entretien de la Fabrique, ces rénovations ont été possibles grâce aux contributions généreuses supplémentaires de paroissiens. Pour les exécuter, nous avons fait appel aux mains habiles de deux experts qui, par leur travail, ont redonné son air neuf d’autrefois à ce garage.
Mains habiles et ingénieuses
Michel Balthazar, ouvrier qui s’est démarqué lors de la réfection de l’autel au cimetière, 1 s’est d’abord affairé au toit plat du garage qu’il a complètement refait. Puis, une fois bien à l’abri des intempéries et de dégâts possibles, ce fut au tour de l’artiste Yves Lusignan. Ce dernier, restaurateur de monuments en ciment qui a aussi contribué à la restauration de ceux du cimetière et devant le presbytère, 2 a refait quatre pieds du plancher de l’entrée du garage. Cette partie du sol, plus exposée au froid et à la gelée, était complètement brisée. Ce ne fut pas une mince affaire que de tout enlever et de tout refaire. Cette fois, pour s’assurer de rendre cela résistant à la gelée, le ciment a été armé de barres d’acier offertes gracieusement par la firme Acier Ouellette de Saint- Jérôme et coulé dans une généreuse portion de béton.
Pendant ce temps, Michel Balthazar quant à lui, s’affairait à redonner l’apparence d’autrefois aux portes en bois du garage. Défraîchies, il les décapa complètement jusqu’au bois, les sablèrent avant d’appliquer un apprêt protecteur et deux bonnes couches de peinture au latex, odorantes, mais combien résistantes. Finalement, afin de s’assurer que la pluie du toit s’éloigne des fondations du bâtiment, une gouttière soudée fut fabriquée spécialement et installée selon les normes.
1 Antoine Michel LeDoux, Une paroisse à bout de souffle, Le Sentier, août 2020.
2 IDEM