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Qu’est-ce que le jugement ? selon Jacques Grand’Maison

Interviewé à la radio de Radio-Canada, avant la dernière élection, François Legault avoua que son livre de chevet était Quand le jugement fout le
camp de Jacques Grand’Maison (1931-2016).
Puisque ce dernier est un intellectuel québécois important, qui a publié plus de 50 livres et autant d’articles, tout en enseignant et s’occupant de ses ouailles chaque jour de l’année jusqu’en 2016, qui est un grand humaniste qui a toujours aidé les vulnérables, qui a refusé de quitter son peuple de Saint-Jérôme et de Saint-Hippolyte pour devenir ministre de l’Éducation à la demande personnelle de René Lévesque en 1976, on ne peut que féliciter ce choix du futur premier ministre Legault.

 

Jacques Grand’Maison est un sociologue chanoine tout comme l’historien Lionel Groulx  qui passa une partie de sa vie à Sainte-Thérèse, et le plus célèbre d’entre eux, le curé Labelle, sous-ministre de la Colonisation, le Roi du Nord, etc. Nous sommes chanceux dans les Laurentides d’avoir connu ces trois hommes d’exception.

Récemment, Yves Gingras, professeur en histoire de sciences, écrivait l’article dans le Journal de Montréal (17-12-2020) : Quand le jugement (des élites) fout le camp. Il dénonçait la censure, la décision stupide de la part de Katherine Fafard, directrice de l’ALQ (Association des libraires du Québec), de faire disparaître du site de leur organisation la liste des livres recommandés — à leur demande ! — par le premier ministre du Québec. Je le cite : « Par contre, ce qui me trouble dans ces événements devenus trop fréquents est le fait que les personnes qui occupent des postes importants de gestionnaire et prennent ces décisions ne semblent plus avoir le jugement et les arguments nécessaires pour refuser d’acquiescer
à des demandes frivoles, minoritaires et liberticides en rappelant des principes de base qui devraient aller de soi dans les secteurs (essentiellement culturels) concernés.»

Bref, pour l’historien des sciences, qui connait l’histoire de Galilée, Darwin, Giordano Bruno (brûlé vif sur la place publique), la censure est un problème très important voire une question de vie ou de mort, une preuve évidente d’un manque de jugement.

Ce qui démontre l’actualité des propos de Grand’Maison, que ses collègues, prêtres ou théologiens, André Charron et Gregory Baum présentent comme un prophète, un visionnaire : « Il suit la route du prophète qui, plus souvent qu’autrement, marche seul. » Il est né, a été éduqué dans le Québec profond, avec des parents très travaillants, et une famille de gens très religieux. Il a vu la société perdre ses repères et ses valeurs traditionnelles. À travers toutes nos « révolutions », il essaie de guider son peuple.

Dans ma prochaine recension, je vous présenterai des raisons pour lire Quand le jugement fout le camp. Je résumerai le contenu de ses livres qui traitent d’aspect particulier du jugement, comme l’école, la psychologie, la Révolution tranquille, l’enseignement de notre histoire, le rôle de l’Église catholique, etc. Mon but est simple, vous inciter à le lire, comme notre premier ministre le fait. En constatant sa cote de popularité, je me dis qu’il a été bien conseillé…

GRAND’MAISON, Jacques, Quand le jugement fout le camp. Essai sur la déculturation, 1999, Fides, 230 pages.