Diffusions Amal’Gamme a proposé aux amateurs de musique un spectacle bien particulier en avril : Lumineuse résonance du duo Luminescent, formé de Coralie Gauthier à la harpe celtique et de Pierre-Olivier Bolduc au handpan.
La harpe celtique est l’ancêtre de la grande harpe qu’on retrouve dans les orchestres classiques et le handpan est un instrument de percussion fait de métal.
La harpe celtique
Ce qui la différencie de la harpe d’orchestre, ce sont des caractéristiques techniques qui permettent d’accéder aux dièses et aux bémols. On se sert de pédales au bas de l’instrument pour la harpe d’orchestre, alors que la harpe celtique est munie de petits leviers au-dessus de chacune des cordes.
On entend souvent des compositions de harpe associée au bruit de l’eau ou à des chants d’oiseaux. On l’assimile facilement à un instrument de musique de relaxation. Vrai, mais pas seulement. Comme la harpe celtique a été développée à l’époque romantique, on l’associe aussi beaucoup à la musique de cette époque.
Coralie et la harpe celtique
Mais en fait, on peut aussi l’utiliser pour jouer des styles très variés. C’est ce que Coralie Gauthier nous a offert au cours du spectacle : des pièces musicales d’inspiration tantôt celtique, tantôt indienne, tantôt balinaise et parfois jazz. La harpiste pinçait ses cordes avec finesse et puissance tout à la fois. Son jeu, riche en harmoniques, nous a bercés et apaisés tout au long du concert.
Pierre-Olivier Bolduc et le handpan
Alors que la harpe s’inscrit dans l’histoire, le handpan est un instrument qui a été créé en Suisse en 2001 par un groupe de passionnés qui jouait déjà du steel pan, l’instrument national de Trinidad et Tobago. De cet instrument, ils ont retenu les notes autour du gong central. Le gong, lui, est d’influence indonésienne. On le retrouve dans tous les gamelans, les orchestres traditionnels de ce pays. L’autre côté du handpan est le côté percussif, la caisse de résonance. Elle s’inspire du ghatam indien qui ressemble à une cruche en terre cuite.
Le handpan
Ce nouvel instrument de percussion qui ressemble à une soucoupe volante, le handpan, est donc né de cet assemblage. Il permet d’émettre des notes allongées puisque le métal est autorésonnant. La variété de sons qu’on peut en tirer dépend de ce qu’on appelle le mode d’ébranlement. Pierre-Olivier Bolduc en a utilisé toute une panoplie. Il frappait sur le handpan avec de courts mouvements secs des doigts, de la tranche et de la paume de ses mains, de ses phalanges, du poignet. Ses doigts déliés pianotaient aussi l’instrument. Ses mains pouvaient le frotter, le racler. Elles pouvaient également l’effleurer pour en tirer des vibrations prolongées. Il en a même dégagé des sons de friction très particuliers avec une mailloche*. Avec la caisse de résonance, il pouvait produire des basses fréquences. Au cours d’une pièce, il l’a d’ailleurs brillamment démontré en imitant une contrebasse. C’était à s’y méprendre! Il a de surcroît illustré l’étendue de sa palette musicale en utilisant occasionnellement quelques autres instruments inusités, un tongue drum, un kalimba et un euphone.
Un concert singulier
Un répertoire éclectique au niveau de ses influences, mais aussi délicat et sereinement égal à lui-même. Les formules rythmiques, les strophes se succédaient, crescendo et decrescendo, à la harpe. Le handpan, aux sonorités percussives uniques, l’a enrichie avec élégance. L’association de ces deux instruments a créé cette atmosphère de légèreté et de luminosité qu’annonçaient le nom du duo, Luminescent, et le titre de leur représentation, Lumineuse résonance. Un concert à la douceur quasi hypnotique.
*Un maillet à tête ronde recouverte de peau