« C’est ainsi que nous marchons comme les pèlerins qui vont en terre sainte, jusqu’au jour où le soleil brillera encore plus que jamais, illuminant peut-être nos cœurs et nos esprits, déversant sur toutes nos vies une clarté qui nous réveillera, aussi chaude, aussi sereine, aussi dorée que celle qu’on voit sur la berge d’une rivière en automne. » – Henry David Thoreau
Le ciel bleu d’automne éclairé par un soleil incliné offre toute une palette de couleurs au passant et au promeneur. Marcher en automne c’est un peu comme apprivoiser la nature. L’air vivifiant nous saisit quelque peu, mais nos pas finissent par nous réchauffer.
Couvert foliaire qui se disperse
Lorsque les premières journées de novembre sont arrivées, les arbres feuillus n’ont plus le même aspect qu’au début de l’automne. Dégarnies d’une bonne partie de leur couvert foliaire, les branches laissent alors passer la lumière illuminant le sous-bois et les alentours des lacs, des cours d’eau. Les chênes et les hêtres, tenaces, conservent leurs feuilles cuivrées plus longtemps. Quelques érables, abrités par d’autres arbres alentour, ont su garder leurs feuilles sinuées, teintées de jaune, d’orangé.
Conifères résistants
Quand toutes les feuilles se retrouveront sur le sol pour former un épais tapis, il ne restera que les conifères qui continueront d’arborer leurs feuilles vertes en aiguilles pouvant demeurer sur les branches à cause de leur petitesse, même par grand froid. Ne restera que le majestueux mélèze, notre unique arbre résineux qui perdra ses feuilles en aiguilles à la fin de novembre. Mais avant, ses aiguilles, douces et molles, deviendront jaunes puis dorées, un spectacle qui vaut son pesant d’or sur un fond de ciel bleu.
Au mitan de l’automne
Prendre le temps de marcher au mitan de l’automne, c’est observer la nature qui s’adapte à l’approche des journées de gel, de neige et de vent polaire qui viendront tôt ou tard, qu’on le veuille ou non. Depuis plusieurs semaines déjà, on peut voir les tamias, les écureuils et certains autres rongeurs s’activer dans le but d’accumuler des réserves. Ce fut une très bonne année de production de graines dans la nature. En effet, les conifères ont produit énormément de cônes, les hêtres beaucoup de faînes, les chênes de nombreux glands et les érables, une quantité incroyable de disamares. Comme cette production massive de graines suit des cycles qui varient en fonction des espèces, cela nous permettra sans doute de voir des oiseaux plutôt rares dans nos régions lorsque l’hiver sera à nos portes. Des espèces aux mouvements aléatoires comme les becs-croisés, les durbecs et les gros-becs pourraient peut-être s’approcher de nos jardins, de nos terrains boisés dans quelques semaines à cause de cette abondance de nourriture. Il faudra garder l’œil ouvert.
Apprendre de la nature
La nature a toujours quelque chose à nous apprendre. Les saisons sont là pour en témoigner. L’automne a été merveilleux. Il a été très doux. Restons attentifs aux secrets qui se révèlent à nous lors d’une promenade en forêt ou sur le bord d’un cours d’eau. Nous reviendrons chez nous grandis et de meilleure humeur.