nanAnnuellement, célébrants et paroissiens de Saint-Hippolyte s’arrêtent à la mi-août pour rappeler à notre mémoire les êtres chers disparus au cours de l’année. Le dimanche 14 août, c’est avec poésie et cantiques religieux que ces souvenirs se sont vécus, suscitant l’émotion auprès de plus de 80 personnes.
« C’est spontanément et avec générosité, a partagé Yolande Cadieux, présidente de l’Assemblée de fabrique, que cet événement s’est organisé ». Elle en remercie grandement Monique de Cadolle 1 qui a déclamé de mémoire la poésie de Victor Hugo; et Marie-Andrée Roy 2 au piano, Édith-Anne Pageot 3 au violon et Guy Laverdure 4 à la guitare l’ont accompagnée.
Fondation des amis de la paroisse
Présentée après la célébration de commémoration des défunts de l’année, une boîte repas a été offerte pour le dîner par la Fondation des amis de la paroisse, qu’animent Gilles Ducharme et sa conjointe. Cette fondation, qui contribue de plusieurs façons à faciliter les activités religieuses et communautaires de la paroisse, existe par la générosité des gens. Y contribuer est un des moyens de préserver cette église, joyau patrimonial unique dans le paysage laurentien.
Le choix poétique de Monique de Cadolle n’est pas anodin. « Enfant, à l’école, nous explorions de mémoire l’univers poétique de nombreux auteurs. La première fois que j’ai tenu dans mes bras mon petit-fils, spontanément dans ce moment d’émotion, c’est le poème de Victor Hugo, Lorsque l’enfant paraît, qui a surgit à ma mémoire. Puis, constatant le bienfait que cela m’a apporté, depuis je m’efforce chaque jour de replonger dans l’univers évocateur d’un poète. C’est, pour moi, un moment de grâce si bienfaisant! »
Lorsque l’enfant paraît, extraits
Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris;
Son doux regard qui brille fait briller tous les yeux […]
Seigneur! préservez-moi, préservez ceux que j’aime, […]
de jamais voir, Seigneur! l’été sans fleurs vermeilles, […]
la maison sans enfants!
Hugo, Victor, Lorsque l’enfant paraît. https://www.poetica.fr/poeme-417/victor-hugo-lorsque-enfant-parait/
Hugo, anéanti par la mort de sa fille
Monique de Cadolle apprécie particulièrement les émotions qui émergent des poèmes d’Hugo dans son recueil, Les Contemplations. «Poétiquement, avec lui, nous nous remémorons, pas à pas, les moments de vie de sa fille Léopoldine. Nous sommes tantôt dans la maison familiale où, enfant, elle s’émerveille de découvertes, dans sa chambre ou au jardin, où déjà presqu’adulte à 16 ans, elle exprime son désir de quitter le nid familial. » Monique de Cadolle précise que « consciemment, je n’ai pas fait ce choix en fonction de la célébration des défunts, mais quand on s’y arrête, force est de constater qu’ils se prêtent bien à la remémoration de souvenirs de nos chers défunts. »
Cantiques religieux inspirants
C’est aussi dans cet esprit de faire surgir l’émotion que s’est fait le choix des œuvres musicales qui ont accompagné cette poésie. Les cantiques religieux du 10e et 11e siècle, précise Édith-Anne Pageot accompagnée de son conjoint Guy Laverdure et de Marie-Andrée Roy, s’y prêtent bien. Nous sommes en pleine réforme grégorienne où ces cantiques ont pour but d’harmoniser l’unité souhaitée chez tous les chrétiens. Joués ou chantés dans leur forme originale monastique ou transposés dans des œuvres plus contemporaines chez Bach (Jésus que ma joie demeure) ou John Julian (Ô Dieu de Dieu! Ô Lumière de Lumière!), chaque fois, ces chants éveillent en nous l’émotion. »
1 Monique de Cadolle, poésie, participation au concert Foi et beauté, église Saint-Viateur d’Outremont, 29 mai 2022.
2 Marie-Andrée Roy, pianiste, Emma Johns, Locomotion. https://emmajohns.bandcamp.com/releases.
3 Edith-Anne Pageot, violon, professeure d’histoire de d’art, UQAM.
4 Guy Laverdure, guitare, biologiste de formation, membre du conseil de la pastorale de la paroisse et en démarche de devenir diacre.