Encourageons-nous, en ce temps de confinement, en nous rappelant nos belles activités communautaires. Disons-nous : « Ça va aller mieux, nous replanterons bientôt des arbres en groupe. »
Le premier samedi de mai 1991, il y a 30 ans, plus de 100 bénévoles et des scouts du 55e Groupe de Saint-Hippolyte et du 41e de Prévost se lancèrent dans la plantation de 25 000 arbres entre la Porte-du-Nord et le pont de Shawbridge, le long de la route 15. En 1992, plus de 45 000 arbres furent plantés par 200 bénévoles. En 1993, suite à une longue préparation, nous réussîmes à mettre en terre plus de 96,000 arbres de Boisbriand à Sainte-Adèle, le long des routes 13, 15, 19, 25, 50, 440, 640, 117 et 148, grâce à l’aide de 400 bénévoles et des Clubs Optimistes des Laurentides. Le ministre des Forêts, Albert Côté, vint féliciter les jeunes. Le McDo, Pizza Hut et des commerçants locaux fournirent gratuitement le lunch et les breuvages aux bénévoles.
En 1994, ayant entendu parler de nos succès, un organisme fédéral nous offrit d’en planter beaucoup plus en payant des salaires aux étudiants, mais toute la subvention devait être administrée par un bénévole. Les scouts étaient enthousiastes. Un technicien en foresterie vérifiait la qualité de nos plantations. Nous plantâmes plus de 360 000 arbres par année de 1994 à 2003!
Des personnalités nous parlent et participent
Frédéric Back fut invité à venir rencontrer les jeunes. Il le fit chaque année avec sa femme Guylaine. Ils étaient heureux de parler avec les planteurs. Lucie Papineau, députée et son mari Robert Beullac, étaient des amis, ils les accompagnaient. Un grand personnage très imagé et très aimé, le député agriculteur Paul-André Forget, nous aida en nous prêtant son tracteur, conduit par son fils Pascal. Il faut reconnaitre que nos succès sont dûs en grande partie au travail du contremaitre, Frédéric Deniger, un scout.
Plus de 2,3 millions d’arbres furent plantés
En 1999, le MTQ pour des raisons difficiles à comprendre… a mis fin à notre entente. Paradoxalement, ces plantations ne lui coûtaient rien, les arbres étaient gratuits et les salaires venaient d’Ottawa. Jusqu’en 2016, nous avons réussi bénévolement à planter dans le parcs Linéaire, Rivière-du-Nord, Bois de Belle-Rivière et sur des terrains scolaires et municipaux. Au total, plus de 2,3 millions d’arbres furent plantés. Sans le savoir, nous respections les règles de la biodiversité, en mélangeant les essences sur les terrains : 10 de conifères et 8 de feuillus. Cette activité concrète a développé chez les jeunes planteurs leur estime de soi. Chaque année, nous leur disions en terminant : « dans 75 ans, âgés de 90 ans, vous pourrez dire à vos petits-enfants : J’ai planté ses arbres. » En 2021, ces arbres atteignent plus de 25 mètres.
Notre rêve était d’organiser des groupes de bénévoles partout au Québec, pour planter le long de toutes les routes. Rien de moins, avec en tête un poème, de Victor Hugo, Les soldats de l’an II, dont voici un extrait :
La tristesse et la peur leur étant inconnues (aux planteurs)
Ils eussent sans nul doute escaladé les cieux (planter tout le Québec)
Si ces audacieux, en retournant les yeux dans leur course olympique
Avaient vu derrière eux la grande République (le MTQ)
Montrant du doigt les cieux!
C’est, la larme à l’œil, en confinement, 30 ans plus tard, que je partage ces belles années de bénévolat en groupe. Puisse Dieu nous permettre bientôt de récidiver.
