Pentaèdre : un concert envoûtant

Une ambiance joyeuse et agréable règne à la salle Saint-François-Xavier de Prévost en ce dimanche après-midi. On sent l’arrivée imminente du printemps! En effet, le 13 mars dernier à 14 heures, Les Diffusions Amal’Gamme recevaient Pentaèdre, un groupe de cinq talentueux artistes-musiciens, qui nous ont charmés avec Quintette à vent.

 

  1. Raoul Cyr, président des Diffusions Amal’Gamme, vient nous souhaiter la bienvenue et nous accueillons chaudement les musiciens : Ariane Brisson à la flûte, Élise Poulin au hautbois, Martin Carpentier à la clarinette, Louis-Philippe Marsolais au cor et Mathieu Lussier au basson.

 

  1. Lussier prend la parole et c’est avec humour qu’il nous présente la première partie de ce concert, Quintette à vent d’après le Quatuor à cordes no. 14 en sol majeur, K.387, Le printemps. Il nous affirme que le seul défaut de ce génie que fut Mozart est de n’avoir jamais écrit de quintette à vent (il ajoute qu’on peut lui pardonner, puisque les premiers ont été inventés après sa mort). Les arrangements pour vent de l’œuvre originale de Mozart, dédiée à Haydn, ont été réalisés par Geoffrey Emerson. C’est une musique toute en couleur, rafraichissante et joyeuse. Les instrumentistes sont en totale harmonie et on remarque les coups d’œil entendus qu’ils se lancent, signe d’une complicité parfaite.

 

Au 2e mouvement, je ferme les yeux et je me laisse emplir par cette mélodie, que Pentaèdre fait évoluer sur une note de mystère. J’entends des murmures de Wow! dans la salle. Le 3e mouvement est plus paisible, plus doux, presque triste. Les musiciens sont calmes et concentrés, la musique vibre en nous. Le rythme s’accélère pour la dernière partie, qui nous ramène vraiment à la joie du printemps. Les applaudissements qui suivent les notes finales sont chaleureux.

 

  1. Lussier nous parle ensuite des deux catégories d’instruments à vent : les bois et les cuivres. Il nous apprend que le son des bois est produit soit par un biseau, comme la flûte, une anche simple (languette), comme la clarinette ou une anche double, comme le hautbois et le basson. Les musiciens nous font alors entendre le son que fait l’embouchure de chacun de leur instrument. Pour ce qui est des cuivres, comme le cor, l’embouchure ne produit aucun son, c’est plutôt un amplificateur de vibration; ce sont en fait les lèvres du musicien qui font tout le travail.

 

La deuxième pièce au programme, courte, mais puissante, Fugue en sol mineur BWV 578, de J.-S. Bach, a été arrangée par Louis-Philippe Marsolais. À l’origine, c’était une pièce pour orgue. M. Lussier nous précise qu’une fugue ressemble à un canon, un thème avec plusieurs voix qui se développent à tour de rôle. Vient ensuite la pièce de résistance, le « vrai » quintette à vent inspiré de J.-S. Bach, Quintet No. 3, de David Maslanka (1943-2017). M. Lussier nous la décrit comme une expérience, insistant sur le fait que la langue française n’est pas assez riche pour expliquer ce qu’elle nous fait ressentir; il n’aurait pas pu mieux la présenter. C’est littéralement un voyage, une trame sonore. Dès les premières notes, on sent la différence; le son est plus enveloppant, les émotions sont si fortes que j’en ai des frissons.

 

Le 1er mouvement commence avec une mélodie douce et vibrante, mélancolique. Elle évolue à la manière d’une symphonie; le film se met en place, c’est de toute beauté. Puis, le rythme s’accélère et ajoute une touche de mystère. Un calme s’installe, ponctué de quelques notes de plus en plus légères, jusqu’au silence complet de quelques secondes. Cela permet une transition sur des notes qui m’ont évoqué une victoire. Le 2e mouvement reprend la mélancolie, et on peut y entendre un superbe solo de flûte. Les musiciens valsent avec leur instrument, c’est un spectacle tant pour nos yeux que pour nos oreilles.

 

Le 3e et dernier mouvement est très changeant; il débute avec un rythme très rapide, puis ralentit soudainement, comme si, après une poursuite, le personnage se retrouvait devant un paysage époustouflant. Lorsque le cor joue, c’est un sentiment indescriptible; un seul mot me vient à l’esprit : grandiose. Puis, le rythme s’accélère et reprend de manière saccadée, c’est la course finale.

 

Un tonnerre d’applaudissements clôture ce spectacle, et on entend les bravos de la foule. M. Lussier nous remercie en nous disant que ce fut un grand plaisir de jouer pour nous, et nous l’avons senti. Pentaèdre nous offre un dernier morceau de J.-S. Bach en rappel, très calme, question de repartir avec douceur et légèreté. Un concert mémorable. Pour connaître les prochaines représentations de la programmation 2021-2022, consultez le site diffusionsamalgamme.com.