• Accueil
  • >
  • Article
  • >
  • Pas le droit à la démesure, pas même pour un idéal louable

Pas le droit à la démesure, pas même pour un idéal louable

Il est où le Bonheur…

Le bonheur est là où se trouve le « juste assez ». Le « juste assez » dans ma place et dans mon rôle. Antoine nous livre ici, tout en douceur, un vibrant témoignage de ce que veut dire être un adulte-parent qui initie, encourage et fait naître et grandir. Trop souvent quand il s’agit de sport, certains adultes perdent de vue que l’activité est un lieu de réalisation tant pour l’enfant que pour ses accompagnateurs… et qu’il doit le demeurer.

 

Témoignage d’Antoine

Comme bien d’autres jeunes, mes parents m’ont incité très tôt à participer à des activités sportives. Bien que présents et encourageants, je dirais que mes parents m’ont aussi laissé voler de mes propres ailes lorsque nécessaire. Avec le recul que j’ai aujourd’hui du haut de mes 19 ans, je sais que l’autonomie, parfois forcée, que j’ai reçue de mes parents m’a été grandement bénéfique. Or, selon mon expérience, le modèle du parent « surimpliqué » est loin d’être sous-représenté, et ce, quel que soit le sport.

 

Dans les estrades se forment des clubs sociaux de parents dont le principal sujet de conversation est l’équipe de leur enfant. Même s’il est agréable de se sentir supporté et encouragé, j’ai de la difficulté à m’imaginer la pression que doit ressentir l’enfant d’un de ces parents. Si le parent, qui n’est même pas sur le terrain, est émotionnellement investi dans le match à 100 %, cela laisse bien peu de marge de manœuvre à l’enfant qui, à moins d’être passionné de façon viscérale par son sport et ce 24/7, craindra d’être source de déception à un moment où à un autre.

 

J’ai cru bon de présenter ce point par un exemple que j’ai vécu il y a quelques années déjà. Au club de curling que je fréquentais, il y avait dans notre groupe un jeune qui se distinguait par sa très faible motivation, voire inexistante. Mon coéquipier m’a expliqué que ses parents, qui étaient d’ailleurs présents à chacune des pratiques, l’obligeaient à venir, eux qui étaient des membres de longue date du Club. En observant la relation parfois acrimonieuse qu’il entretenait avec ses parents, je me suis rappelé que l’un des plaisirs que j’avais, lorsque j’ai moi-même commencé le curling, était justement d’essayer quelque chose de différent, de fréquenter un nouveau milieu que celui auquel m’avait habitué ma famille. Peut-être que cet enfant aurait aimé, lui aussi, explorer d’autres sports plutôt que de suivre les traces de papa et maman. Dans ce cas, la présence constante, voire envahissante des parents semble avoir contribué à ne pas lui faire aimer ce sport.

 

Pour conclure, bien qu’il soit essentiel que les jeunes soient encadrés le mieux possible dans leurs activités sportives et culturelles, dans certains cas, « mieux » est parfois synonyme de « moins ».

 

Il est où le Bonheur, il est où ?

Le bonheur, d’un enfant c’est d’aller là où sa vraie nature l’appelle… accompagné et non fusionné! Et le bonheur du parent se résume ainsi : quand un enfant peut dire : avec toi, je deviens moi… Ça, c’est une réussite.

Auteur de l'article