Le Festival des Arts de Saint-Sauveur a offert, du 5 au 8 août, deux spectacles de danse en nature, dans le sentier du parc Molson.

 

Cette année, le Festival soulignait ses trente ans. Loin d’être essoufflés, les organisateurs ont plutôt démontré qu’il est toujours possible d’innover. « Au départ, l’idée pouvait paraître farfelue, indique Étienne Lavigne, directeur général du festival, mais la Municipalité nous a soutenus ». Ils étaient donc ravis d’offrir cette activité gratuite, en présence.

3 scènes — 2 parcours

Il fallait réserver en ligne pour assister à ces deux spectacles en sentier. On a très rapidement affiché complet. Ceux qui ont eu la chance de s’inscrire aux deux parcours ont assisté à six prestations d’une quinzaine de minutes chacune. Deux scènes avaient été aménagées sur le sentier. Quatre danseurs y ont présenté leurs pièces. Un grand espace au sol avait aussi été réservé pour les prestations des deux compagnies de danse.

 

Parcours 1 :Promenade, Inner Dialogue, Gigue de rue

 

Performance – Crazy Smooth

Promenade :

Chorégraphe, Crazy Smooth. Compositeur, Marc Hyland, Musicien, Simon Aldrich

Le premier danseur du premier parcours, Crazy Smooth, a donné la pleine mesure de ce qu’il est possible de faire dans un espace ouvert. La scène montée sur le sentier n’a accueilli qu’une partie de sa performance. Il a utilisé les arbres et les souches environnantes dans l’exécution de son numéro. Ce maître de la danse de rue a allié rythme et mouvements dynamiques. Une prouesse enlevante dans laquelle certaines positions relevaient même de l’acrobatie.

 

 

 

Inner Dialogue – Claire Campbell

Inner dialogue :

Chorégraphe et compositrice, Eva Kolarova et Maggie Ayotte.

La danseuse Claire Campbell et le corniste Louis-Philippe Marsolais se sont produits sur la deuxième scène. La danseuse, aussi formée en musique et en théâtre, s’est lancée dans un voyage intérieur équipée d’une chaise. Elle a donné vie à cet objet symbolique qui devenait, tour à tour, un appui sur lequel s’arc-bouter et se détendre ou un poids lourd, difficile à manier et à porter.

 

Gigue de rue — Mackinaw

Gigue de rue :

Compagnie de danse Mackinaw

Les danseurs de Mackinaw se sont servis de plaques de bois placées au sol comme plancher de danse. On a assisté à un enchaînement de pas de gigues endiablés, en individuel et en groupe. Certains étaient chorégraphiés, d’autres improvisés. Mackinaw est un organisme spécialisé en danse traditionnelle. À ne pas confondre avec immobilisme. On nous a présenté de la danse traditionnelle réinventée, au goût du jour, mais dans lequel on retrouvait tout de même nos racines québécoises.

 

Parcours 2 : Nouvelle création d’Andrea Peña & Artists, Toi, moi et tous les possibles, Cube

Nouvelle création — François Richard

Nouvelle création d’Andrea Peña & Artists :

Chorégraphe, Andrea Peña, chanteur, Daniel Taylor

Première performance du second parcours. Le danseur de ballet François Richard a exécuté avec virtuosité cette chorégraphie qui s’interroge sur la place de l’individu dans la société. Avec grâce et force, il y a investi la puissance mimétique de tout son corps ce qui a insufflé une aura amplifiée à la pièce.

 

Toi, moi et tous les possibles – Sarah Harton, Anne-Marie Bernard

 

Toi, moi et tous les possibles :

Chorégraphe, Sarah Harton. Extraits de musique de John Adams, Philip Glass, et Maurice Ravel

Dans le tableau qu’elle a présenté sur la deuxième scène, la danseuse Sarah Harton a fait montre d’un solide potentiel évocateur empreint d’une esthétique recherchée. Elle y exprimait le désir inassouvi d’être dans la peau de la pianiste Anne-Marie Bernard qui l’accompagnait sur scène. Aspiration de l’artiste à une polyvalence qui lui ouvrirait « tous les possibles ».

 

Cube :

Compagnie Zeugma Danse

C’est un numéro de danse percussive que les trois danseurs et le percussionniste de Zeugma Danse ont offert au public. Un rythme débridé, des gestes puissants et appuyés. Eux aussi dansaient sur des plaques de bois mais pas seulement. Ils dansaient aussi avec ces plaques qui, au fil de la chorégraphie, se sont assemblées pour devenir un cube. Un cube, ont-ils laissé entendre, dans lequel on peut être enfermé mais également sur lequel on peut trôner.

Cube – Zeugma Danse

Pour découvrir la danse

Le Festival nous a offert une occasion unique de découvrir des artistes talentueux. Plusieurs styles de danse y ont été présentés. Chaque numéro avait sa place. Les deux spectacles ont fait l’unanimité, tant auprès des amateurs que de ceux qui s’initiaient à cet art. Ils ont rejoint un public de 7 à 77 ans. Au vu de la réaction enthousiaste de l’assistance, on devrait retrouver le concept des sentiers de la danse dans la programmation de l’an prochain.

 

Bravo aux organisateurs du festival des Arts de Saint-Sauveur. Ils ont prouvé qu’il est possible, malgré les contraintes qu’amènent les restrictions sanitaires, de présenter un produit culturel qui se démarque