Selon certains, l’invention de la monnaie aurait eu un rôle aussi important que celle de la roue, de la boussole et de l’imprimerie. On sait que des pratiques très anciennes, qui sont utilisées comme contrepartie des échanges, remontent aux racines de l’humanité.
Depuis des temps préhistoriques, les humains comptent et échangent leurs biens. Les premières formes de monnaie sont des plus variées. Des matières naturelles, des produits agricoles, d’élevage ou de cueillette, des produits artisanaux et malheureusement à cette liste s’ajoutent les êtres humains. On échange pierres colorées, coquillages, grains de blé, feuilles de thé, poisson, peaux de bêtes, couteaux, tissus, alcool et fusils. Les Aztèques utilisaient la fève de cacao comme moyen d’échange. Ces premiers usages soulignent combien la monnaie repose sur la confiance. Certains termes financiers comme « crédit » viennent du latin credere (croire, avoir confiance) et « fiduciaire » du mot ficucia (la confiance). Il faut quand même tenir des comptes. Les premières écritures cunéiformes, sur des tablettes d’argile, révèlent des écritures comptables 2300 av. J.-C.
Les pièces de métal
L’utilisation de l’or et de l’argent comme moyen d’échange est attestée depuis 4000 ans av. J.-C. Un roi de Lydie en 687 av. J.-C. utilise des morceaux d’électrum (alliage d’or et d’argent) pour fabriquer des pièces de poids invariable, de même forme et marquées d’un signe authentifiant leur étalonnage. En Occident, les Grecs ont été les premiers à frapper des pièces de tailles uniformes (les drachmes, statères et sicles) et gravées des deux côtés (avers et revers), de motifs distinctifs. Rome imite la Grèce et institue un premier atelier près du temple de Junon Moneta, d’où les mots monnaie, money. On y retrouve des monnaies de bronze et des sesterces de laiton. En Chine, c’est en 221-210 av. J.-C. que s’impose l’usage exclusif de la monnaie ronde à trou carré en cuivre qui survécut jusqu’en 1837.
En 692, le calife Abd al-Malik de Damas introduit le dinar d’or dans le monde musulman et l’imposera comme la monnaie de référence dans toute le Méditerranée. Entre 781 et 794, en France, Charlemagne met en circulation le denier d’argent et jette les bases d’un système monétaire et comptable qui persistera jusqu’à la Révolution. Au XIIIe siècle, la période d’expansion économique européenne voit apparaitre le fennaro d’oro de Gênes en 1250, le florin de Florence en 1252 et le ducato d’oro de Venise rejoint la concurrence en 1283. En Bohème, des centaines de tonnes d’argent métal sont extraites des mines et donnent naissance au thaler, que les nouveaux Américains prononceront dollar. Tandis qu’en France, Saint-Louis crée le tournois d’argent et l’écu.
Du métal au papier et à l’électronique
Au début du VIIe siècle, les Chinois réglaient les grosses transactions avec des billets à ordre et le XIIe siècle voit la lettre de change, qui se répand dans la Péninsule italienne. Au début du XVIIe siècle, les aristocrates transfèrent leurs métaux précieux dans les coffres des fournisseurs de monnaie, les orfèvres, qui deviennent des « banques de dépôt ». Les certificats de dépôt sont utilisés comme moyen de paiement se substituant à la circulation métallique. Le papier a radicalement modifié les échanges de biens. Les billets de banque se sont imposés, les institutions bancaires se sont diversifiées, fiducies et trust ont offert différentes possibilités d’épargne et d’investissements. En 1792, la bourse de New York voit le jour et les cartes de crédit en 1950. Les transactions numériques explosent durant les années 60 et créent le bogue de l’an 2000. Les cryptomonnaies existent depuis 2008 et on cesse la fabrication de la cenne noire le 4 février 2013.
Source : Histoire de la monnaie, fr.wikipedia.org