Les 16 et 17 novembre dans la série humour, Boucar Diouf nous présentait au Théâtre Gilles-Vigneault son plus récent spectacle, Magtogoek ou le chemin qui marche. Magtogoek est le nom que les Algonquins avaient donné au fleuve Saint-Laurent. À travers son flot de paroles, pendant près de deux heures, Boucar nous invite à faire une spectaculaire traversée en sa compagnie. Bienvenue à bord…
Sur la scène, un voilier sert de décor, et ses voiles font parfois office de toiles de fond à des photographies. Boucar fait immersion sur scène et nous interprète une chanson en dialecte en guise d’introduction. Ce Sénégalais de souche allie ses rôles de conteur, humoriste, biologiste et océanographe afin de nous transmettre de superbe façon son grand respect pour le fleuve Saint-Laurent.
Une croisière hors du commun
Boucar nous convie, tel un capitaine dirigeant son navire, à faire l’une des plus belles traversées sur le fleuve en sa compagnie. « Je suis très content d’être ici ce soir et je veux vous parler de ma découverte de l’Amérique à ma façon », nous dit-il. Rimouski, Percé, Tadoussac, Québec, Donnacona, Trois-Rivières et Montréal furent les destinations qui auront servi de tremplin à ce grand raconteur qu’est Boucar. Ses paroles, tout comme le fleuve pour lequel il a un attachement certain, coulent de source.
Quand Boucar raconte
« En 1991, j’arrive à Rimouski et je dis à mon ami Mamadou qu’on va voir l’Université de Rimouski. Or, on nous annonce que l’initiation est à neuf heures le lendemain matin, mais dans mon pays l’initiation a une autre signification… Il va nous manquer quelque chose! » Pendant toute la durée du spectacle et à travers ses anecdotes, tel un conquérant espagnol du quinzième siècle, Boucar nous raconte l’arrivée de Christophe Colomb. Cela permettant de nous introduire à sa propre histoire racontant son arrivée du Sénégal à Rimouski. Je vous partage un très bref aperçu des nombreuses citations de Boucar, auxquelles il prend plaisir à leur donner plus d’un sens.
« J’ai hérité de la sagesse de ma grand-mère. La sagesse des anciens fait partie de moi. C’est dans les zones d’ombres que le phare est utile. Il faut se mouiller pour apprendre à naviguer. Le Saint-Laurent est le trait d’union entre le passé et le présent. » Avec ce magicien des mots, on rit beaucoup, mais également on s’interpelle, on réfléchit au réchauffement de notre planète, à l’eau, aux changements climatiques, à la vie qui nous entoure sous toutes ses formes. Boucar a le don de faire passer un message avec humour, sans pour autant être moralisateur.
« Ainsi va la vie sur le chemin qui marche »
C’est sur cette phrase que ce passionné d’océanographie, de culture et de langue française termine son spectacle. Avec cette traversée, nous avons partagé avec Boucar une belle histoire d’amour : l’amour du fleuve Saint-Laurent. À en juger par les applaudissements du public, on peut dire mission accomplie! Quand les spectateurs s’apprêtent à quitter la salle, Boucar remercie chaleureusement les gens d’être venus et s’adresse encore quelques minutes au public. Les intéressés ont pu le rencontrer et prendre des photos, afin de conserver un souvenir d’un capitaine qui ne nous a pas monté un bateau… À noter qu’il y aura une supplémentaire qui sera présentée le 13 juin prochain au TGV. Pour infos on visite : www.theatregilles-vigneault.com
Crédit photo : Courtoisie Diffusion En Scène