Par son œuvre picturale abstraite, Lisa Carney cherche à « transporter le spectateur dans un univers atypique où la vie explose dans un mariage de couleurs festives qui fait travailler l’imaginaire ».
Originaire de la Gaspésie, Lisa est encore très proche de la nature. Et, même si ce n’est pas planifié, elle constate que ce contact transparaît dans ses peintures. Son exposition Rouge + bleu = vert est présentée dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 4 mars.
Peintre dans l’âme
Lisa Carney découvre son intérêt pour les couleurs dès la maternelle. Elle colorie, dessine, fait de la gouache. « Je suis née avec ça dans l’âme », confie-t-elle. Sa formation en arts visuels lui permet de fréquenter d’autres médiums : sculpture, dessin, etc. Mais elle a d’ores et déjà choisi de peindre et elle s’oriente d’emblée vers la peinture abstraite.
Démarche
L’artiste s’adonne à la peinture gestuelle. Elle se fie à son intuition : « Je ne fais pas de croquis, je mélange les couleurs spontanément, j’invente à mesure ». Elle aime se surprendre, autant par l’acte de peindre qu’en découvrant le résultat de ses créations. Manier la couleur est son plus grand plaisir. Sa démarche artistique la passionne.
Titre
Lisa sait que son titre est, lui aussi, quelque peu abstrait. Elle explique. « Nous savons tous que rouge + bleu n’égale pas vert. Mais quand on travaille intuitivement, les harmonies entre les couleurs sont souvent réussies sans planification. Comme dans la nature, il y a un équilibre qui existe totalement par hasard. »
Approche inédite
Lisa travaille sur plusieurs peintures d’une même série en même temps, tout d’abord pour une raison technique. Elle se dit impatiente. Elle n’aime pas attendre que la peinture sèche avant de retoucher ou d’appliquer d’autres couches. Elle peint donc successivement un peu sur chaque tableau. « C’est plus productif », précise-t-elle. Mais au-delà de l’aspect pratique, elle aime en avoir plusieurs en production en même temps. Ce continuum séquentiel lui permet d’approfondir un thème, une idée qui a surgi instinctivement.
Séries
Les tableaux de l’exposition proviennent de deux des séries de l’artiste : geo flora et petal burst. Lisa indique qu’elle a toujours peint un abstrait qui s’inspirait de paysages floraux. Ses tracés, qui suggéraient des champs de fleurs sauvages, étaient toujours linéaires. Puis, avec petal burst, elle a créé des œuvres circulaires en explorant l’idée de la fleur unique ou du bouquet de fleurs aux pétales éclatés.
Technique
Lisa peint à l’acrylique. Elle n’ébauche pas de contour, ne fait pas appel aux dégradés. Elle forme ses fleurs en utilisant la technique du dripping, les représentant sous la forme de gouttelettes éclaboussées sur la toile. Il en résulte des touches colorées lumineuses et vibrantes qui évoquent une opulente vie végétale. Dans la série geo flora, les fleurs (dripping) s’alignent à l’horizontale au-devant des toiles. À l’arrière-plan, à la verticale, s’ajoute une perspective atmosphérique qui donne cette impression de profondeur aux tableaux (sfumato). Un procédé qui remonte à la Renaissance.
Imaginaire
L’artiste offre au spectateur des couleurs qui éclaboussent et explosent. Elle souhaite qu’il se sente plongé dans un univers insolite, qu’il se mette à rêver en regardant ses toiles, que son imaginaire l’emmène ailleurs. Bref, qu’il y voit ce qu’il aime y voir.
