J’ai toujours aimé la lecture. Selon moi, c’est l’une des sources de plaisir qui nous accompagne pendant toute notre vie. Récemment, en fréquentant notre bibliothèque municipale, j’ai emprunté des livres et j’ai regardé ceux qui se trouvaient sur les tablettes. J’ai vu peu de renseignements sur les « Grands livres ». Les réflexions suivantes me sont venues à l’esprit.
Il me semble qu’il en va des bons livres comme des bons vins, des fromages ou des œuvres d’art. Il en existe des meilleurs que d’autres. Mais dans une société comme la nôtre, est-il possible de réfléchir sur un tel sujet? Selon mon expérience, il est risqué de critiquer la pensée unique et politiquement correcte, qui place tout sur un pied d’égalité et relativise chaque affirmation. Pouvons-nous remettre en question la nouvelle religion dominante qui prétend que tous les écrits et toutes les idées se valent, sans entendre un « Oui, mais, c’t une théorie. » ?
Un récent article de L’Actualité recensait les livres les plus lus au Québec. En le consultant, je me suis rappelé cette étudiante qui sortait d’une classe, à qui je demandais : « As-tu eu un cours intéressant?» Elle me répondit : « Oh! Vous savez monsieur, j’ai entendu parler de Michel Tremblay pendant tout mon cours secondaire et au Cégep cela continue. Ce n’est pas très intéressant ».
Existe-t-il en littérature d’autres livres que ceux de Michel Tremblay? Comment les identifier? Soit en prenant des risques, en lisant n’importe quoi, en apprenant de ses propres erreurs. C’est la méthode préférée des jeunes et des nouveaux profs. Soit en consultant ceux qui ont lu, ce qui est moins risqué. Qui sont-ils? C’est Descartes, qui nous donne un indice. Il écrit ceci dans Le discours de la méthode, le livre fondamental qui a inauguré la période moderne, rien de moins : « La lecture de tous bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée, en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées. »
Ceux qui désirent lire à l’occasion des bons livres peuvent consulter La bibliothèque idéale dans le Livre de Poche. « C’est un guide amical qui peut aider chacun… » à choisir un des 49 livres, présenté en quelques lignes, dans les 49 articles : le roman d’amour français, mémoires et autobiographes, la BD, le roman policier, etc. (2401 titres). Je vais en déposer une de mes deux copies à la Bibliothèque municipale.
En attendant, on peut se fier à Salman Rushdie. Pour lui les grands livres, c’est Don Quichotte. « Le livre inépuisable par excellence, peut-être le plus grand livre de tous les temps, Les âmes mortes de Gogol, Cent ans de solitude de Marquez ». (Le Devoir, 29 mai 2005). C’est un début. Ou à Claudel : « C’est Virgile le plus grand génie que l’humanité ait produit, et qui a écrit L’Énéide ». À lire entre deux Harlequins! Dans les prochains numéros, je vous parlerai des grands livres qu’il faut avoir lus une fois dans sa vie.
