Le terrain qui borde ma résidence regorge de différentes essences d’arbres. Je dois dire qu’il en est de même avec la maison. L’aspect extérieur de ma demeure est caractéristique.  Le revêtement est en déclin de Thuya géant1 essence qui croît en Colombie-Britannique. Cette espèce végétale peut se hisser à 60 mètres de hauteur et vivre 800 ans. C’est un colosse parmi les arbres! Le cachet que confère ce bois donne l’impression que la maison se marie à merveille avec les feuillus et les conifères tout autour.

 Espace intérieur

Passez la porte et je vous présenterai les arbres qui occupent certains des espaces intérieurs. Le plafond, de style cathédral, est orné de lattes de pin rouge. Cela donne de la dimension, de l’ouverture. Le plancher du salon est en bois d’érable. Bois franc parmi les plus durs, cette essence est assez pâle, jaunâtre et tachetée.

Une table en merisier

Un peu plus loin, dans l’espace vitré, se trouve la table de salle à manger qui a été fabriquée en merisier2 par un ébéniste3. Le bois est brun doré et ondé. Les armoires de cuisine ont été faites sur mesure par un artisan minutieux4. Elles sont en Pin blanc et ont été teintes de couleur brun-rougeâtre. Elles ont été créées en respectant les façons de faire d’antan. Elles deviennent donc des antiquités modernes.

Du Cerisier tardif au sous-sol

La couleur de ces armoires me fait penser à mon plancher du sous-sol qui est en cerisier. Ce bois offre un coup d’œil agréable, de teinte rougeâtre. Il provient du Cerisier tardif, espèce que nous pouvons apercevoir çà et là dans nos forêts laurentiennes. Son écorce est écailleuse et très foncée, presque noire. Cet arbre peut atteindre 22 mètres de hauteur et produit des fruits disposés en grappes. Par contre, ils sont rarement observés au sommet de ces arbres.

Du bois comme décoration

Finalement, parmi nos décorations, se trouvent des objets qui semblent anodins, mais qui revêtent une importance sentimentale, car ils ont été récoltés lors de certains de nos voyages. Au nombre de ces objets se trouve du bois flottant. Certains morceaux proviennent de l’île de Vancouver, sur la plage de Long Beach, située à Tofino. Le long de la côte du Pacifique s’amoncellent des troncs de différentes grosseurs qui arrivent là charriés par les vagues et la marée. Ce bois blanchi à cause de l’exposition à l’eau salée et au soleil est lisse et poli. Comme le thuya est un arbre imputrescible, il y a fort à parier que ce sont ces troncs tombés sur la grève ou sur des îles avoisinantes qui ont été emportés là, par la mer.

Un de mes amis qui était Missionnaire d’Afrique5 m’avait déjà mentionné que le bois, même coupé, ne mourait jamais. Je crois sincèrement qu’il avait raison. Ma demeure vit et respire grâce à la présence du bois. Quand je suis à l’intérieur, je vois le bois autour de moi, mais je l’observe aussi dehors. Sur une branche de pruche s’approche une mésange qui lance son cri de ralliement. Ainsi, la vie continue de s’exprimer…

 

  1. 1. Cèdre de l’Ouest est le nom familier utilisé pour décrire le Thuya géant. En anglais, cet arbre se nomme Western redcedar.
  2. 2. Merisier est le nom commun du Bouleau jaune, arbre emblème du Québec.
  3. 3. L’ébéniste en question se nomme Édouard Beaudoin. Il demeure à Laval.
  4. 4. Cet artisan minutieux se nomme Ghislain Caron, artiste naturaliste et ébéniste à ses heures.
  5. 5. Gabriel De Lorimier a vécu plus de 50 ans en Tanzanie comme Missionnaire d’Afrique. Cet homme était un sage et un bon ami.