Voler a toujours été un rêve jusqu’au 19 septembre 1783 où, devant le roi Louis XVI au château de Versailles, les frères Montgolfier ont réalisé le premier vol aérostatique1 en montgolfière. Si les montgolfières étaient mues par le vent, l’ambition d’y ajouter un moteur a été démontrée avec succès par Henri Giffard, le 24 septembre 1852, par le premier vol d’un « aérostat à vapeur » dirigeable. Très médiatisé, le crash du Zeppelin Hindenburg en 1937 à New York a sonné le glas pour l’utilisation des dirigeables à vocation touristique sans toutefois l’enterrer à tout jamais. Aujourd’hui, le dirigeable Goodyear est utilisé principalement à des fins publicitaires et pour capturer des vues aériennes d’événements sportifs en direct pour la télévision.

 

À la fin du XVIIIe siècle et après plusieurs tentatives infructueuses, voire mortelles, à vouloir concevoir un engin volant comme un oiseau, c’est le 17 décembre 1903 que l’histoire marque un tournant majeur. Le premier vol motorisé contrôlé des frères Wright est considéré comme le premier avion véritable de l’histoire de l’aviation qui connaitra un essor considérable. Deux guerres mondiales accélèrent la cadence et aujourd’hui les avions sont devenus des objets volants courants. Il n’y a plus de limites, l’ingéniosité de l’homme part à la conquête de l’espace. L’ère spatiale commence avec le lancement du satellite Spoutnik le 4 octobre 1957. Depuis, le télescope spatial James Webb, lancé le 25 décembre 2021, produit des images qui démontrent que l’espace n’a pas de frontières.

 

Cimetières et recyclage

Qu’arrive-t-il aux avions et autres véhicules de l’espace à la fin de leur vie utile ? Pour les avions, il existe des parcs de remisage, des hangars de réparation… et des cimetières à ciel ouvert. Qu’on porte le nom de Boeing ou Airbus, qu’on ait été un bombardier B-52 ou un avion de chasse F-14 vedette du film Top Gun, on peut se retrouver dans un de ces lieux. Il existe des cimetières d’avions partout dans le monde, mais principalement en Arizona aux États-Unis. Endroit choisi pour son climat sec qui empêche la corrosion, c’est par milliers que ces appareils attendent, soit d’être remis en état ou d’être démantelés.

 

Avec seulement une trentaine d’entreprises de recyclage d’avions dans le monde, une compagnie montréalaise se taille une place dans ce champ d’expertise ultraspécialisé. Aerocycle est la propriété de Ron Haber qui mentionne que 94 % d’un avion est recyclable. Le démantèlement est effectué à Mirabel où on vérifie le fonctionnement de l’appareil et évalue ce qui sera vendu et réutilisé. Les moteurs et les composantes du tableau de bord sont récupérés, les ailes deviennent des tables de conférence, les sièges se transforment en fauteuils à roulettes et des unités latérales, des divisions de bureau. L’aluminium non utilisé est fondu et recyclé. Et pour l’anecdote, l’avion le plus récent démantelé par Aerocycle est un luxueux Boeing 727 privé qui a notamment déjà appartenu à un certain… Donald Trump.

 

Qu’en est-il des astronefs ?

C’est dans l’océan Pacifique, à l’est de la Nouvelle-Zélande, dans la région la plus distante de tout point terrestre, le « Point Nemo », qu’existe la « cour à scrap » des engins et véhicules de l’exploration spatiale. Plus de 300 astronefs ont amerri ou y ont été sabordés depuis 1971. On retrouve des engins américains, européens et japonais, mais principalement russes, parmi les locataires à long terme de ce cimetière marin. Cette région étant hors de juridiction de tout pays, les Nations Unies ont le mandat d’y surveiller les dommages et les risques de pollution sous l’égide du Traité de l’Espace (ratifié en 1967) et la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer (1973).

1 aérostatique : qui se maintient en altitude grâce à de l’air chaud ou d’autres gaz plus légers que l’air.