C’est le 18 décembre au Théâtre Gilles-Vigneault que Le Schpountz nous était présenté dans la catégorie théâtre. Avec une production comprenant neuf excellents comédiens évoluant autour d’un scénario très bien ciselé, les spectateurs auront pu en apprendre davantage sur le phénomène du fameux Schpountz.
Mais d’où vient ce Schpountz ? Il provient d’un personnage de film présenté en 1938, mais réalisé en 1937 par Marcel Pagnol, à qui l’on doit entre autres Jean de Florette, Manon des Sources, etc. C’est le célèbre Fernandel qui à l’époque y a incarné Le Schpountz personnifiant Irénée Fabre, un être rêveur et un peu naïf. Pour la mouture 2019, c’est sous l’adaptation d’Emmanuel Reichenbach et la mise en scène signée par Denise Filiatrault que les spectateurs vont à la rencontre de ce Schpountz, interprété par Rémi-Pierre Paquin sous le nom de Théo Désilets. Ce dernier est entouré de Raymond Bouchard (dans le rôle de l’oncle du Schpountz), de Stéphan Allard, Marilyse Bourque, Normand Carrière, Alexandra Cyr, Mathieu Lorain Dignard, Philippe Robert et Linda Sorgini. Avec une telle brochette de grands acteurs, place au théâtre.
L’histoire en résumé
Théo (le Schpountz) et son frère furent élevés par leur oncle, le frère de leur père décédé. Ils demeurent sur la Côte-Nord et vivent modestement en exploitant une épicerie-bistro. Un jour une équipe de tournage débarque dans leur patelin, et comme Théo se croit pourvu d’un don d’acteur, il voit là l’occasion de réaliser son rêve : se faire remarquer et jouer dans un film ! Mais surtout pas dans le style comédie, il ne veut pas faire rire, il dit ne pas être doué pour cela. Mais l’équipe de tournage flairant une victime, se joue de lui et lui laisse croire qu’il sera engagé. Notre Schpountz
dont l’ambition n’a d’égale que sa naïveté est fou de joie et il est convaincu qu’enfin on a reconnu en lui un grand acteur. Son oncle n’en est pas convaincu du tout et il essaie de l’en dissuader. Quand au final, Théo apprendra que l’on s’est moqué de lui, il partira quand même pour la grande ville et par un concours de circonstances, il finira par décrocher un grand rôle, mais pas dans le style qu’il souhaitait au départ. Il sera finalement un grand comique à son insu et il saura très bien tirer son épingle du jeu. Quand il rentre au bercail auprès de son oncle, ce dernier est étonné du succès de son neveu, et il en est très fier, puisqu’il lui porte une grande affection.
Une belle réflexion nuancée
Tout au long de la pièce et ce malgré les quelques changements de décor avec une trame sonore un peu rétro, on a pu assister à une oeuvre de grande qualité en plus du jeu formidable des acteurs et de superbes textes saupoudrés çà et là de badineries. À souligner le naturel désarmant avec lequel Raymond Bouchard donne ses répliques, tout comme Rémi-Pierre Paquin qui nous offre un excellent Schpountz. Si le souhait était de réfléchir au fait que l’on peut réussir même dans le doute et au-delà de nos espoirs et que la comédie peut être sérieuse, Pagnol serait sûrement
fier du résultat. Comme l’a mentionné l’oncle de Théo à la fin de la pièce : « Un Schpountz, c’est un artiste qui a réussi ». Quand le rideau tombe, les neuf acteurs reçoivent du public une belle ovation.
Pour infos : www.theatregillesvigneault.com