Lorsque le mois de mars fait son entrée dans le calendrier, je commence à respirer un peu mieux. Les grands froids peuvent revenir, mais ils seront ponctuels et plus rares. Les corneilles commencent à virevolter, à tourner autour de leur territoire. Les Grands-ducs d’Amérique ont pu débuter leur incubation, cette dernière réglée par la durée du jour et non par la température extérieure.
Retour des carouges
De façon générale, à l’approche de la Saint-Joseph, nous pourrons observer les Carouges à épaulettes, venus du Sud des États-Unis. Ils se posteront alors sur un piquet de clôture, une quenouille ou un arbre pour entonner leur ritournelle grinçante. Leurs épaulettes rouges sur fond de plumage noir contrastent si bien avec le bleu du ciel.
J’ai une amie qui habite Sainte-Rose. Elle a pu observer à la fin de février des Carouges à épaulettes et des Quiscales bronzés à sa mangeoire. Revenant hâtivement de migration, ces oiseaux ne laissaient aucune place aux espèces hivernantes habituées de s’y nourrir paisiblement. Ces oiseaux éclaireurs arrivent tôt pour prendre possession d’un territoire. Ils doivent saisir, de quelque manière que ce soit, qu’il est hasardeux de se pointer en février dans le sud du Québec. L’hiver peut encore survenir…
Jour après jour, de mars à mai
J’ai aussi le cœur léger lorsque je vois apparaître à l’horizon d’autres migrateurs annonciateurs du printemps : Bruant chanteur, Merle d’Amérique, Merlebleu de l’Est et les grandes volées d’Oies des neiges et de Bernaches du Canada. Les oiseaux migrateurs continueront d’affluer sur notre région jusqu’à la mi-mai. Jour après jour, jumelles au cou, je guette et écoute l’arrivée de ces oiseaux si chers. Grâce à leurs couleurs et à leurs chants et cris si caractéristiques, nous pourrons identifier les oiseaux qui seront de retour au bercail, à proximité de nos forêts et de nos lacs laurentiens.
Les cycles saisonniers bien présents
La nature suit ses rythmes ancestraux, ses cycles saisonniers. Il me semble aller mieux lorsque je m’attarde à elle, lorsque je me laisse guider le long du chemin à la recherche d’indices de changements. Oui, la glace fondra, les érables couleront, les ruisseaux dégèleront, les marmottes reviendront à la surface. Toute cette effervescence a de quoi émouvoir le passant, l’observateur, le naturaliste. Malgré les coups durs que l’humain fait porter à la nature environnante, à l’équilibre des écosystèmes, il est encore possible de s’émerveiller devant la grandeur du monde, devant la beauté qui nous est offerte. Bon printemps!