Lors d’un récent voyage dans Charlevoix, nous avons acheté un pot de pleurotes marinés provenant de la champignonnière artisanale Champignons Charlevoix de La Malbaie. La culture du pleurote est devenue florissante au Québec et de plus en plus de champignons de culture ou sauvages sont vendus dans des marchés publics de la région.
Engouement certain
Cet engouement pour la dégustation et la cueillette de champignons n’est pas né d’hier. Des cercles de mycologues sont actifs dans plusieurs régions du Québec et la saison est assez longue, car elle dure du printemps à l’automne. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai eu la chance d’aller en excursion avec un expert1. Bon pédagogue, j’ai appris énormément en sa compagnie. J’ai donc pris connaissance de la diversité des espèces de champignons tout en étant sensible au type d’habitat où poussent ces vivants curieux et étonnants. Bien sûr, d’excellents guides sont disponibles dans les librairies pour nous aider à les reconnaître. Il est toutefois recommandé de ne pas consommer les champignons que vous cueillez si vous n’êtes pas tout à fait certain de leur comestibilité.
Des spores lilas
Le Pleurote en forme d’huître (Pleurotus ostreatus) est un champignon qui possède un pied latéral ou pas apode. Le chapeau est en éventail ou arrondi et mesure de 4 à 15 cm de diamètre. La marge du chapeau est souvent ondulée un peu comme la coquille d’une huître. Sous le chapeau, les lamelles sont blanchâtres et plutôt larges. Les spores qui s’en échapperont sont de couleur crème ou bien lilas.
Sur des essences feuillues
Le Pleurote en forme d’huître est un très bon comestible à chair blanche et à odeur d’anis ou parfois plus forte. La saveur est douce et agréable. Ce champignon se rencontre souvent au sud du Québec et même assez loin au nord. C’est une espèce lignicole, ce qui veut dire qu’il pousse sur les arbres ou bien sur les souches. On le rencontre en touffes en été comme en automne sur la plupart des essences feuillues telles que hêtres, bouleaux, érables, chênes, peupliers et saules.
Grand mycologue
René Pomerleau, grand mycologue québécois, mentionne dans sa Flore des champignons au Québec, qu’aucun pleurote n’est vénéneux et deux espèces ont une bonne réputation pour leur saveur.
Tard à l’automne
Un autre membre de la famille des Pleurotacées est le Pleurote tardif (Panellus serotinus). Ce champignon ressemble au Pleurote en forme d’huître, mais son chapeau est plutôt olivâtre. Il est visible sur les troncs morts des feuillus tard à l’automne. René Pomerleau relate l’extrait suivant dans sa flore : « On le consomme volontiers au Québec où on peut le trouver en assez grand nombre à la fin de la saison. »
1 Il s’agit de Joseph Genest. Il a été moniteur en mycologie au Camp d’écologie Saint-Viateur, à Port-au-Saumon dans Charlevoix. Je l’ai rencontré au début des années 80.