Avril. Le mois de l’année où le couvert neigeux tend à laisser un peu de place au parterre forestier. C’est à ce moment que le Moucherolle phébi revient de ses aires d’hivernage qui peuvent se trouver au Mexique ou bien au sud-est des États-Unis. Cet oiseau se perche droit, perpendiculaire à la branche sur laquelle il se tient. Son chant, un fi-bi aigu et dynamique, agrémente cette période printanière qui vient d’entrer en scène.
Retour au bercail
Lorsque le Moucherolle phébi revient, il ne tarde pas à s’occuper de considérations territoriales et du choix d’une femelle. Après avoir attaché une ficelle autour de la patte de ces moucherolles, l’ornithologue et peintre Jean-Jacques Audubon a pu déduire que les individus de cette espèce reprenaient possession du même territoire tous les ans. Le Moucherolle phébi mesure entre 14 et 17 cm et ne pèse que 20 grammes. Sauf pendant la période des amours, il est plutôt solitaire. Il peut vivre jusqu’à neuf ans dans son espace aérien et forestier.
Forêts ouvertes
L’oiseau préfère les forêts ouvertes ou l’orée des bois de feuillus ou mixtes. Il peut aussi être vu dans les jardins, sous les ponts et dans les parcs. Il est présent partout au Canada des Territoires du Nord-Ouest jusqu’en Nouvelle-Écosse. Je me souviens de l’avoir observé en mai pendant plusieurs années, dans une érablière du sud de Lanaudière. Le Moucherolle phébi avait choisi de nicher sous le toit d’une petite remise qui servait à entasser des bûches de bois. Une petite latte de bois avait été fixée à l’angle du toit pour lui permettre d’établir son nid. Je m’approchais discrètement pour voir la femelle en pleine période de couvaison.
Capture d’insectes
L’oiseau porte le nom de son chant. Phébi en français, ou bien Phœbe en anglais. Lorsque le mois d’avril se pointe et que la chaleur commence tranquillement à se faire sentir, j’exulte lorsque j’entends ce chant au moment du retour de l’oiseau au pays. C’est un compagnon peu voyant au niveau des couleurs, mais qui peut s’approcher de l’être humain. Il peut se percher longtemps à la verticale sur un fil ou une branche avant de partir au vol au-dessus de lui. Il fait cela dans le but d’attraper des insectes. Les vibrisses qui sont présentes tout près de son bec l’aident à bien sentir ses proies et à les diriger vers son bec grand ouvert. Une fois le saut aérien effectué et l’insecte capturé, le Moucherolle phébi revient se percher exactement à l’endroit où il était auparavant.
Même si mâles et femelles sont difficiles à distinguer, les mâles ont tendance à être légèrement plus grands et plus foncés que les femelles. Le nid est une petite coupe fabriquée avec de la boue, de la mousse et des feuilles. Ce nid est souvent fixé ou placé sur une structure humaine. De trois à cinq œufs sont pondus à la fois. L’oiseau niche du mois d’avril au mois de juillet. Si les conditions le permettent, le Moucherolle phébi pourra effectuer une deuxième nichée durant la belle saison.