Le Merle d’Amérique, appelé faussement rouge-gorge, est l’un des oiseaux les plus facilement identifiables au pays. Cette année, j’ai aperçu un mâle près de la maison dès le 25 mars! Pauvre merle! Ce dernier ne devait sûrement pas s’attendre à trouver autant de neige le jour de son arrivée. Les mâles sont toujours les premiers à revenir des États-Unis, là où ils passent l’hiver.
Cette année, même à la mi-avril, les pelouses et le parterre forestier sont encore recouverts de neige. Les merles hâtifs doivent pourtant trouver de la nourriture. Ils se rabattront sur les fruits d’arbres demeurés intacts pendant l’hiver afin de tenir le coup jusqu’à la fonte. Chez mes amis de Prévost, les Merles d’Amérique ont pris d’assaut les fruits de leur vinaigrier. Ils ont utilisé cette nourriture d’appoint en se perchant plusieurs sur le même arbre. Leurs cousins, les Merlebleus de l’Est, étaient aussi dans les parages au même moment. Tous ces oiseaux sont ici tôt dans l’année afin de revendiquer un territoire lorsque la femelle sera enfin arrivée.
Chant musical
Le Merle d’Amérique possède un chant musical, que l’on pourrait qualifier de turlute sifflée. C’est le premier oiseau à entonner son chant bien avant le lever du jour et un des derniers à faire entendre sa ritournelle au crépuscule. Il peut être vu dans toutes sortes d’habitats comme sur les pelouses, aux abords des fermes, dans les parcs urbains et dans les régions boisées.
Poitrine rouge-brique
Le Merle d’Amérique est reconnu grâce à son bec jaune, à son dos gris-brun, à son cercle oculaire et à sa poitrine rouge-brique. Chez le mâle, la poitrine est plus foncée que chez la femelle. L’oiseau marche rapidement sur le sol, puis s’arrête comme s’il tentait de repérer le lombric tapi dans l’humus. Parfois, il penche la tête vers le sol comme pour mieux entendre… Cet oiseau mesure de 20 à 28 cm et peut vivre jusqu’à 13 ans. Lorsque le merle se perche sur un fil, il adopte une position à l’horizontale. Sa queue est relativement longue et droite.
Vers de terre au menu
À part les lombrics, sa nourriture préférée, le merle recherche dans le sol des insectes et autres invertébrés. Lorsque la saison s’y prête, il se nourrit de fruits et de baies. À la fin de l’été, je le vois apparaître à côté du quai, tôt le matin. Il se nourrit alors des baies du Némopanthe mucroné, arbrisseau poussant aux abords de nos lacs. À partir du mois d’août, ces plantes regorgent de fruits rouges invitants.1 On l’entend alors émettre de petits cris aigus, qui, sait-on jamais, pourraient traduire son contentement…
Le nid du merle est une coupe solide faite de terre séchée, d’herbes et de petites brindilles. Cette construction est placée à la fourche d’une branche ou bien cachée dans une haie. Les quatre œufs pondus sont d’un bleu pâle. Cet oiseau peut nicher deux ou trois fois durant la saison de nidification avant de repartir vers les États-Unis où il résidera de novembre à mars.
- 1. Les fruits du némopanthe ont beau être invitants pour les oiseaux, ils sont toxiques pour les humains.