Les pics sont des oiseaux qui se tiennent à la verticale sur les troncs d’arbres et semblent parfois défier les lois de la gravité. Ils sont habiles et plusieurs représentants de leur famille, les Picidés, passent l’année avec nous. C’est le cas du Pic mineur, du Pic chevelu ainsi que du plus grand d’entre eux en Amérique du Nord, le Grand Pic.
Calotte d’un rouge vif
On reconnaît le Grand Pic par sa grande taille qui varie de 42 à 46 cm, par sa calotte d’un rouge vif et son dos tout à fait noir. Il est à peu près de la taille d’une corneille. Les couples partagent le même territoire, et ce, pendant toute l’année. Même si l’un des membres du couple meurt, l’autre demeurera dans le territoire déjà choisi. Mâles et femelles se distinguent quelque peu par leur plumage. La crête rouge du mâle occupe tout le dessus de la tête jusqu’au haut du bec tandis que le front de la femelle est noir. Le mâle possède une « moustache » rouge tandis que cette dernière est noire chez la femelle.
Tambourinage sonore
Avec son bec puissant, cet oiseau tambourine bruyamment sur les arbres. Ces arbres, feuillus comme conifères, constituent leur garde-manger. Les arbres qui sonnent creux sont souvent attaqués par des larves de coléoptères ou des fourmis charpentières. Le Grand Pic se nourrit de ces insectes qui se logent au cœur des arbres affectés. Les cavités de forage en forme de rectangles, souvent situées au bas de l’arbre, ont été pratiquées afin que le Grand Pic puisse y déloger ces insectes. Des copeaux de bois tombant de l’arbre parsèment souvent la neige ou le parterre forestier, ce qui confirme sa présence dans le territoire.
Oiseau bien présent
Le cri de l’oiseau est une sorte de wok ou bien une suite de ces sons émis durant toute l’année et aussi en vol. Dans le Deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, on mentionne que « les effectifs de l’espèce auraient approximativement doublé à l’échelle du Canada, alors qu’au Québec, ils auraient triplé ».1 Dans la région des Laurentides, l’oiseau a augmenté sa présence parce qu’il a pu trouver des forêts matures ou aménagées là où les arbres morts n’ont pas été éliminés.
Vol puissant
Le Grand Pic est spectaculaire à observer en plein vol. Le vol est direct et nous laisse voir une large bande blanche sous ses ailes. Les battements sont vigoureux et typiques d’un vol ramé. Lorsque l’oiseau tambourine sur les arbres creux, souvent l’écho de ce son se répercute autour du lac. Le bec fort de l’oiseau heurtant le tronc est lent et très puissant. Il est aussi peu fréquent, se laissant entendre pas plus de deux fois par minute.
Des jeunes bien élevés
Le nid est creusé tous les ans dans un arbre différent, souvent un arbre mort. Dans la partie sud de son aire, aux États-Unis, le Grand Pic peut nicher dès le mois de mars. Par contre, chez nous, il attendra la fin d’avril ou le début de mai pour nidifier. Le couple se partagera les tâches. Pour l’incubation, le mâle couvera les œufs dans le nid durant la nuit. Il relayera donc la femelle qui s’acquittera de cette tâche pendant le jour. Les œufs sont blancs et de forme elliptique. De trois à cinq œufs seront pondus dans le nid. Pour ne pas attirer les prédateurs, comme les grands éperviers, le Grand Pic devient très discret pendant cette période de l’année. Les jeunes seront aveugles jusqu’à l’âge de 9 ou 10 jours. Les parents les nourriront par régurgitation. Les oisillons pourront quitter le nid à 26 jours environ.
1 Texte sur le Grand Pic, écrit par Marc-André Villard, extrait du Deuxième Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. 2019, page 336.