Diane Couët, que vous connaissez comme l’illustratrice de cette chronique depuis 1996, a récemment observé une hermine de très près, sur son terrain. L’hermine, Mustela erminea, fait partie de la famille des Mustélidés qui comprend les belettes, la mouffette, le vison, la loutre et le pékan, tous bien présents dans la région.

Femelles plus petites que les mâles
L’hermine possède une immense aire de répartition géographique. Elle est partout au Québec depuis le sud jusque dans la toundra arctique. Ce mustélidé semble affectionner les forêts mixtes ou résineuses des forêts boréales. L’habitat chez Diane s’apparente à une berge broussailleuse à proximité d’une rivière qui serpente. L’animal observé chez elle était sans doute une femelle, car cette dernière est vraiment plus petite que le mâle. Ce mammifère carnivore est très svelte et bas sur pattes. Grosso modo, il atteint environ 30 cm, et ce, queue comprise.

Presque toute blanche en hiver
Voici la description qu’en fait A.W.F. Banfield dans son manuel intitulé Les Mammifères du Canada : « La petite face tendue est aussi mince que le cou long et souple. La queue ténue et velue mesure à peu près le tiers de la longueur hors tout. » Son agilité et sa petitesse lui permettent de s’introduire dans les terriers d’autres mammifères tels que tamias, souris ou campagnols. Cette belette devient toute blanche à la mue automnale sauf pour une touffe de poils noirs au bout de la queue.

Redoutable prédateur
En été, selon Banfield, « le dos, les parties externes des membres et les flancs sont d’une riche teinte chocolat qui fait contraste avec le blanc crème du ventre, des lèvres et de la face interne des pattes ». L’hermine est un prédateur redoutable qui circule surtout la nuit. Environ 75 % de son alimentation résulte en la capture de souris, de musaraignes et de campagnols, petits mammifères prolifiques et parfois envahissants. Merveilleusement adaptée pour chasser ses proies, l’hermine les saisit à la hauteur des épaules et les mord sans pitié. Lorsque la proie est un Lapin à queue blanche ou un Lièvre d’Amérique, la partie sera moins facile, mais notre mustélidé en ressortira gagnant.

Populations qui suivent des cycles
Même si l’accouplement a lieu en été, la femelle connaît une nidation différée jusqu’au mois de mars qui suivra. Les petits naissent donc en avril. À part l’hermine, la Belette à longue queue et la Belette pygmée sont aussi présentes au Québec. Les cycles de populations des belettes suivent les fluctuations des populations des petits mammifères dont ils dépendent pour leur survie. Les belettes sont à leur tour victimes de prédateurs plus gros comme le coyote, le Renard roux, les oiseaux de proie, le pékan ainsi que le chat domestique.