Depuis le 23 juin, le Théâtre Gilles-Vigneault présente l’adaptation théâtrale de La grande Séduction, ce film ayant connu un succès phénoménal il y a 20 ans. Durant la saison estivale, les spectateurs seront les témoins des péripéties des habitants du petit village de Sainte-Marie-La-Mauderne. L’histoire succulente à souhait, les comédiens de haut calibre et une mise en scène impeccable sauront éblouir les visiteurs qui franchiront les portes du théâtre jusqu’au 13 août prochain.
Savoir adapter un succès cinématographique
Pour sa programmation estivale, le Théâtre Gilles-Vigneault nous propose un périple théâtral vers Sainte-Marie-La-Mauderne en coproduction avec Diffusion En Scène et Encore spectacle. Cette pièce, adaptée du scénario de La Grande Séduction par Ken Scott et parue sur nos écrans il y a 20 ans, apportera un sentiment de légèreté avec cette histoire drôle et touchante par moments. Avec les dix comédiens que l’on retrouve sur scène dont Michel Rivard, Normand Brathwaite, Isabelle Miquelon, Fayolle Jean JR., ainsi que Chantal Baril pour ne nommer que ceux-ci, et la mise en scène signée Frédéric Blanchette, le succès de cette pièce sera sûrement de haut niveau. Quelques minutes avant la représentation, David Laferrière, directeur général et artistique du TGV, nous offre le mot de bienvenue et il nous mentionne sa fierté de pouvoir enfin présenter du théâtre cet été. De plus Emmanuel Reichenbach qui en signe l’adaptation est présent ce soir-là, et il souligne et remercie les comédiens et toute l’équipe du TGV. Il précise que c’est la première fois qu’il adapte un film québécois et qu’il aime beaucoup ce que fait Ken Scott, car on y retrouve beaucoup d’humanité.
Le charme de Sainte-Marie-la-Mauderne
Dans la salle du théâtre remplie à craquer, on entend un bruit de vagues qui nous berce et grâce au décor bien imagé apparaît sous nos yeux, Sainte-Marie-La-Mauderne. Ce village situé sur une île au milieu du Saint-Laurent nous charme avec ses maisonnettes où une douce lumière est diffusée par les fenêtres. Si on tend l’oreille, on peut y entendre des sons émis par des couples qui se retrouvent le soir venu, ce qui fera dire par le maire Germain Lesage « le monde s’aime » en guise d’ouverture. Les rires et sous-entendus qui suivent reflètent bien la compréhension du genre d’amour qui se passe sous les chaumières!
Le séduisant synopsis
Les habitants n’ayant pas beaucoup de ressources, ils comptent sur l’implantation imminente d’une usine de plastique et ainsi participer à la main-d’œuvre. Leur maire, personnifié par l’excellent Michel Rivard, tentera par divers moyens d’accéder à la demande particulière de ladite compagnie. Afin d’être éligible à l’implantation de cette dernière, le village doit avoir un médecin qui réside à Sainte-Marie. Germain est appuyé de son ami Yvon Brunet au caractère grognon (le remarquable Normand Brathwaite) afin de séduire le potentiel médecin Christopher Lewis (l’épatant Fayolle Jean JR.) spécialisé en chirurgie plastique et le convaincre de s’établir parmi eux. Même Hélène (la fabuleuse Isabelle Miquelon) l’épouse du maire usera de subterfuges afin d’aider son mari dans son projet. Quant à Clothilde (l’exceptionnelle Chantal Baril), la conjointe de Yvon, elle saura mettre du piment à toutes les situations et elle sera en charge avec son amie Hélène d’écouter les conversations privées de Christopher, afin d’en apprendre un peu sur les faiblesses du docteur et ainsi pouvoir le persuader de rester. Suite à cela, les habitants du village se mettront en mode séduction afin d’attirer dans leurs filets le docteur un peu snobinard.
Quelques moments spéciaux…
Que dire quand les villageois essaient de faire une partie de cricket pour impressionner le médecin, grand amateur de ce sport ? Ou quand certaines villageoises écoutent une conversation intime entre le docteur et sa fiancée tout en prenant des notes, les mimiques qui s’en suivent déclenchent les rires dans la salle. Le personnage du maire use de philosophie par moments en nous parlant des aléas de la vie tout en veillant sur ses concitoyens. Pour clore la première partie, les acteurs nous emmènent vers l’entracte en musique et en chanson. Une connivence palpable bien au-delà de la scène a charmé l’auditoire grâce aux guitares, cuillères, accordéon, flute et une caisse à percussions (appropriée sans surprise par Normand Brathwaite). La beauté musicale offerte par ces artistes si polyvalents fut appréciée de tous.
Un petit village qui rassemble
L’excellence de la mise en scène qui a su nous rallier à la cause de Ste-Marie-la-Mauderne est due également aux talents des acteurs et leur belle complicité, ainsi que l’histoire qui a su toucher les spectateurs. Mention spéciale pour les rapides changements de décor qui se font avec fluidité quand on passe du resto de la place, à l’église ou à la salle du conseil municipal, etc. Ce sont les comédiens qui s’en chargent et cela apporte un sentiment d’appartenance commune. Comme tout bon village, c’est le maire qui a le dernier mot en répétant les premières paroles de son entrée sur la scène « le monde s’aime ». La brunante revient tamiser le village et de par les fenêtres entrouvertes, on peut effectivement entendre que l’amour est toujours bien présent. Ce soir-là, le flot des applaudissements nous confirme que Sainte-Marie-La-Mauderne a réussi sa mission de séduction! Pour les dates et achats de billets, on visite : theatregillesvigneault.com.
