Le 16 novembre prochain sera la journée internationale pour la tolérance.
L’UNESCO a fait cette déclaration en 1955 : « La tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’êtres humains. » Oui, la tolérance est essentielle pour garantir la cohabitation des communautés autour du globe; toutefois, elle commence aussi avec nous et notre entourage.
Qu’est-ce que la tolérance ?
Selon Le Larousse :
- Attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres, qui fait preuve d’indulgence à l’égard de ceux à qui il a affaire.
J’ai également découvert cette définition, d’un auteur inconnu, que je trouve très pertinente :
- Fait de s’abstenir d’interdire ou d’exiger quelque chose alors qu’on le pourrait; liberté qui résulte de ce fait.
Tolérer est donc une preuve de respect, un symbole de liberté.
Combien de graves conflits auraient pu être évités si les dirigeants témoignaient de plus de tolérance ? C’est une question légitime; toutefois, comme pour tant de situations, il est souvent approprié et utile d’observer ce qui se passe plus près de nous. En fait, je crois que la meilleure façon d’aborder la tolérance en premier lieu est de s’évaluer soi-même.
La tolérance commence par soi-même
On parle souvent de se montrer plus tolérant envers les gens qui nous entourent. Mais on oublie régulièrement d’être tolérant envers nous-mêmes. En effet, comment puis-je tolérer quelqu’un d’autre si je désapprouve ma propre attitude ou personne ? Lorsque nous ne faisons pas preuve de tolérance envers nous-mêmes, cela se sent et se voit. On est perfectionniste, on s’en met beaucoup sur les épaules. Puis, on s’épuise, on devient irritable, on manque de patience…
Comment développer plus de bienveillance envers soi ?
- Déjà, accepter d’être humain, dans toute notre imperfection.
- Puis, pardonner nos erreurs, les considérer comme des apprentissages qui permettent d’évoluer.
- Ensuite, s’exercer à gérer nos émotions. Elles dissimulent ce quelque chose qui nous agresse; retrouvons d’abord le calme après les avoir accueillies et cherchons la cause.
- Finalement, identifier nos limites. Qu’est-ce qui est non négociable pour nous ?
- Certaines choses sont intolérables à nos yeux; même dans un contexte de bienveillance, il est parfois nécessaire de les faire valoir et de nous respecter.
Tolérance et acceptation
La notion de tolérance nous amène également au constat suivant : tolérer ne veut pas dire être d’accord ou accepter. Je peux très bien être en désaccord avec quelqu’un dans une circonstance particulière, mais tolérer son comportement. Toutefois, la tolérance à elle seule ne peut nous conduire au bonheur ou à la sérénité; lorsque je tolère, l’irritation demeure. Je décide consciemment de ne rien dire, de laisser faire. Dans certains cas, cela est suffisant ; c’est un incident isolé qui n’implique aucune conséquence. Par contre, si je tolère une situation qui se répète, l’agacement grandit de plus en plus, et se transforme en ressentiment. Dans ce cas, j’ai toléré l’autre, mais je ne me suis pas respectée, moi! J’ai respecté la liberté d’agir et de penser de l’autre, mais je me suis brimée dans ma propre liberté. Quel paradoxe!
Que puis-je faire alors ?
Comment faire disparaitre l’irritation et me respecter également dans le processus ? En transformant la tolérance en acceptation. Lorsque j’accepte une situation, je lâche prise. Elle n’a plus d’emprise sur moi. Je me libère de cette petite voix, celle qui ne cesse de répéter que les choses devraient se passer autrement. Accepter ouvre la porte à la paix d’esprit.
En résumé
La tolérance ne devrait pas être utilisée à long terme. Pour se sentir en harmonie avec soi-même et avec les autres, je crois qu’il est important d’apprendre à accepter. Comme l’a dit Johann Wolfgang von Goethe : « La tolérance ne devrait être qu’un état transitoire; elle doit mener au respect. » À méditer…