Jacqueline Labelle, Louis-Philippe Desjardins, Geneviève Dufresne, Lucille Jacques et Clément Huard avec les interviewers Linda Rivest, Antoine Michel LeDoux et Mario Fallu.                    Photos : Mario Fallu et Gaétan Demers.

 

 

Goyer, le 1er août 1939, à Monique Barré, alors, jeune étudiante en vacances au lac de l’Achigan. Geneviève Dufresne, sa fille, est fière aujourd’hui de nous partager ce passage tiré du petit calepin rouge de sa mère qu’elle rédigeait, cet été-là, dans l’ébauche d’un travail scolaire à venir, sur l’histoire de Saint-Hippolyte.
Les récits sont une richesse pour les historiens. Car, en plus d’y découvrir la trame des événements, ils peuvent, par les détails et les émotions racontés, y dresser le décor des scènes évoquées, les façons d’agir, les coutumes des gens et des époques racontées. Nous ne vivons pas tous les événements d’une même façon et souvent ce que l’on met de l’avant dans notre souvenir, est ce qui nous a le plus touché.

Témoins d’un lac qui naît
Lucille Jacques et son mari Clermont Huard ont eu, racontent-ils, la chance de s’installer en 1971, près d’un lac nouveau-né, le lac Aubrisson. Ensemble, ces anciens Montréalais ont raconté leur nouvelle vie à la campagne et celle de leurs enfants et petits-enfants. Ils se sont rappelé le lieu et le nom des personnes qui, comme eux, au fil des années, ont fait de ce lac, leur chez-soi. Les photos apportées en précisaient les grands événements : constructions et rénovations, fêtes et baignades, premiers exploits d’haltérophilie de leurs petits-fils, Alexandre et Nicolas Vachon, alors jeunes enfants tout comme les derniers exploits de Nicolas, devenu depuis, athlète de niveau mondial.

Venir aider sa sœur et… se marier
Jacqueline Labelle ne s’attendait pas non plus à faire toute sa vie à Saint-Hippolyte quand elle est venue simplement aider sa sœur. Comme elle dit avec humour : « Il faut croire que c’était ma destinée, pleine de surprises et d’étonnements ! » Imaginez, elle se souvenait qu’aidant son mari à la quincaillerie Labelle, elle devait soulever et charger dans les camions à bout de bras, les lourds sacs de mélange à ciment que les clients venaient se procurer en hâte pour terminer leur ouvrage lorsque son mari était absent. « C’était comme ça, dans ce temps-là, il fallait offrir le meilleur service ! À l’époque, j’étais aussi capable qu’un homme, dit-elle avec un fier sourire, mais… ce ne serait pas pareil, aujourd’hui, lance-t-elle en riant ! »

Croire retrouver un noyé
Louis-Philippe Desjardins, parmi les précieux souvenirs de son enfance au lac Morency, auprès de ses grands-parents et ses nombreuses tantes, a bien voulu partager un souvenir qui, malgré le temps, reste une véritable énigme. Il se rappelle qu’alors qu’il était un grand adolescent de 16 ans, avoir cru sincèrement retrouver avec son ami, le reste des ossements d’un noyé. Avec beaucoup de détails et d’émotions, il se rappelait l’histoire des vêtements d’un homme retrouvés et bien placés sur une roche près du lac, les recherches face à cette mystérieuse disparition, l’histoire des bâtons de dynamite, lancés dans le lac pour éventuellement faire remonter le corps. Puis, quelque temps plus tard, se promenant en chaloupe sur le lac avec son ami, soudain, apercevant un enchevêtrement gris et sale d’os qui effleurait l’eau, avoir cru y percevoir le restant des os d’une cage thoracique humaine. Fiers et heureux, ils se sont vite empressés d’aller chercher un voisin tout proche pour valider leur trouvaille. Hélas, ce dernier a plutôt conclut que ce n’était que l’une des nombreuses souches d’arbres déversées dans ce lac, il y a très longtemps. Au dire de sa conjointe qui l’accompagnait lors de ce témoignage, cette histoire, il l’a racontée mille fois et toujours avec beaucoup d’émotion pendant les 40 ans comme adulte qu’il a vécu près ce son beau lac.

Vos récits de vie nous intéressent
Comme ces témoins d’un temps passé, vous avez le goût de contribuer à l’histoire de Saint-Hippolyte et partager vos souvenirs ? Vous pouvez prendre rendez-vous en contactant, Anne-Marie Braün à la bibliothèque ou Antoine Michel LeDoux, au 450 563-5151 (Journal Le Sentier) ou à son adresse web :ledoux@journallesentier.ca