Le roman de Pierre Dionne-Labelle La Revanche des pendus revient sur cette partie de notre histoire que nous ne devrions pas oublier : celle de la rébellion des Patriotes en 1837-38. Un nombre impressionnant d’auteurs et d’autrices se sont attardés à décrire et à raconter ce moment qu’on peut qualifier d’historique dans l’histoire du Québec. Il suffit de penser à Anne Hébert, Jacques Ferron, Marie-Claire Daveluyville, Micheline Lachance et même Jules Verne.
Cette rébellion résulte de l’éternel conflit entre le Bas et le Haut-Canada. On a donné le nom de Parti canadien à un mouvement populaire dirigé par des membres de professions libérales, des commerçants largement appuyés par des journalistes, agriculteurs ou artisans. C’est William Lyon Mackenzie qui s’opposera au Parti canadien créé par Louis-Joseph Papineau qui s’opposera à la Couronne britannique. Il y aura alors conflit entre le Haut-Canada de langue anglaise et le Bas-Canada ayant le français comme langue d’usage. Suite à cette rébellion, environ 58 prisonniers de souche française seront exilés en Australie alors que douze autres seront pendus devant la prison du Pied-du-Courant à Montréal.
C’est sur cette triste réalité de notre histoire et les répercussions qui existent encore auxquelles s’attachera Pierre Dionne-Labelle dans son roman La Revanche des Pendus. Morts suspectes de sénateurs, dépenses un peu douteuses liées à certains avantages, détournements de fonds, tentatives de rapatriement de la Constitution sans l’accord du Québec. « Ne pourrait-on pas simplement se passer de l’accord du Québec ? » Selon mes sources, les parlementaires britanniques ne seraient pas mécontents de se débarrasser rapidement de ce dossier, alors qu’Yvan Durand intervient en affirmant : « ce serait, me semble-t-il, une grave erreur d’exclure le Québec. Nous pourrions en payer le prix pendant des années ».
Élu député du NPD pendant quatre ans, Pierre Dionne-Labelle nous fait pénétrer dans ce roman par les coulisses de la Chambre des Communes. Rares sont les écrits qui nous font glisser au centre de la vie politique en nous décrivant aussi bien les atouts et les travers de ce qui se vit à l’intérieur de la vie politique fédérale. Deux histoires se côtoient dans ce roman : les meurtres de sénateurs reliés au rapatriement de la Constitution et l’attentat possiblement commis par des descendants des patriotes qui désirent faire « sauter » le parlement.
Il y a aussi dans ce roman une panoplie de personnages plus pittoresques les uns que les autres. Tant par l’originalité de ses descriptions de ceux qui œuvrent en politique fédérale que par ses thèmes qui nous font découvrir l’intimité d’une vie où les enjeux sont d’une importance capitale, Pierre Dionne-Labelle nous offre un regard nouveau sur des aspects importants que peu d’entre nous connaissent! Nous ne pouvons que le remercier!