Les parulines qui nichent dans nos régions reviennent au pays de la fin du mois d’avril à la mi-mai. Leur arrivée peut varier selon la latitude de leur aire de nidification. Ce qui rend la Paruline noir et blanc si attractive et différente, c’est qu’elle ne se comporte pas comme toutes les autres parulines. Elle arpente les branches et les troncs d’arbres un peu à la manière d’une sittelle.
Un chant aigu et insistant
Elle est très présente dans les forêts d’arbres décidus, par exemple dans l’ouest et le sud de la province où domine l’érable avec comme sous-dominante le Bouleau jaune. Dans la région de Charlevoix, où j’adore faire de l’ornithologie, la Paruline noir et blanc est présente dans la sapinière à Bouleau blanc. Cette paruline, contrairement à la plupart des espèces de cette famille, ne possède pas de couleur jaune. Le mâle est strié de noir et de blanc et les joues sont noires. Il possède également une couronne noire. La femelle arbore aussi les deux teintes, mais sa face et sa gorge sont blanches. Son chant est facilement perceptible et souvent émis au printemps. Ce chant est aigu et insistant. On pourrait le traduire par : oui-si, oui-si qui peut être répété de cinq à dix fois. Certains auteurs comparent ce chant à une roue qui grincerait en tournant…
Un oiseau bien adapté
Cette paruline vient de loin. Elle peut hiverner du sud des États-Unis et certaines populations iront aussi loin que le nord de l’Amérique du Sud. Comme elle peut se nourrir d’insectes et de larves sur les arbres morts, elle peut donc revenir du sud relativement tôt au mois de mai avant que le feuillage des arbres ne se déploie. Elle est merveilleusement bien adaptée à la recherche de nourriture défiant presque les lois de la gravité grâce à sa patte arrière qui est plus longue que l’autre et qui lui assure une meilleure stabilité lorsqu’elle circule sur les branches à l’endroit comme à l’envers. De plus, son bec est très légèrement incurvé vers le bas, ce qui lui permet de déloger des crevasses les larves d’insectes si recherchées. Tout comme les autres parulines, elle peut capturer des proies – telles les chenilles – à même le feuillage des arbres.
Un nid en forme de coupe
Le nid a la forme d’une coupe tapissée d’écorce et d’herbes et est posé au sol contre une souche, une branche tombée ou une série de racines. L’oiseau n’a qu’une portée par année et la femelle pond en général de quatre à six œufs. La femelle s’occupe seule de l’incubation, mais une fois les jeunes nés, ils seront nourris par les deux adultes. Cet oiseau est assez commun et semble bien s’acclimater à son habitat. On dit que ce passereau peut vivre jusqu’à 11 ans dans la nature. C’est surtout de la fin d’août à la fin de septembre que les Parulines noir et blanc entreprendront leur périple migratoire. Elles prendront le chemin qui les conduira à leurs quartiers hivernaux. Elles se rendront peut-être chez nos voisins étatsuniens ou possiblement beaucoup plus au sud…