« Oyez ! Oyez ! Soyez à la mode. Pour le temps des Fêtes et la Nouvelle Année 2021, portez un masque assorti aux circonstances de vos activités. Soyez original et coquet pour célébrer! »
Ce ne sont peut-être pas exactement des paroles entendues lors de publicités Web. À n’en pas douter, à voir la quantité de courriels publicitaires que nous recevons sur des offres de masques pour toutes circonstances, les humains en 2021 acceptent d’inclure cet accessoire dans leur tenue vestimentaire. Et plusieurs le font avec humour! La fabrication de certains masques se fait parfois loin des normes qui peuvent assurer une protection adéquate. Qu’à cela ne tienne, les consommateurs ne recherchent pas cela. Alors, faute de normes offrant des garanties, les fabricants livrés à eux-mêmes utilisent toutes sortes de matériaux et proposent divers modèles, des plus simples aux plus farfelus.
Masques COVID kitchs de Noël
« Il faut conserver la magie de Noël! », lancent certains fabricants et promoteurs de masques COVID pour mousser leurs ventes en ce temps des Fêtes. Le port du masque devient parfois un concours entre covid-friendly comme le nomment certaines publicités. Le masque, accessoire obligatoire sanitaire, devient objet de coquetterie, de mode de concours, voire de compétition sociale à caractère humoristique. Festivités du temps des Fêtes, rencontres sociales entre amis ou membres au travail, on porte un masque aux styles d’événements ou aux types de vêtements que l’on porte.
Masques des « momeurs hippolytois »1
Les gens aiment jouer des tours et le masque a toujours été un accessoire qui s’y prête bien. Il n’y a pas si longtemps, dans les campagnes, à une époque sans électricité, ni radio et télévision, les gens profitaient de la noirceur de la nuit tombée pour s’amuser aux dépens des autres et leur faire peur, visage caché sous un masque. Les Lachance du lac Bleu de Saint-Hippolyte étaient de ceux-là. Certains soirs d’automne, ils aimaient se déguiser et se rendre à travers bois aux maisons des membres de leur parenté ou de leur entourage pour les surprendre. Sous le prétexte de la quête d’un p’tit boire « ravigotant », costumés en « momeurs », avec des vêtements hétéroclites et parfois trompeurs de l’appartenance identitaire de la personne, ils s’invitaient dans leur maison. Silencieux comme le devait ce jeu d’héritage ancestral européen, 2 ils invitaient les intimés à découvrir leur identité. Si ces derniers résistaient et refusaient de jouer, ils quittaient, mais sans oublier d’infliger de petits méfaits sous le couvert de l’anonymat.
Un temps des Fêtes 2020 qui marquera l’histoire
L’histoire se bâtit avec les événements au jour le jour. Plus d’un d’entre vous a probablement pris des photos de moments de festivités en ce temps de COVID-19. Photos commentées et témoignages écrits bâtiront l’histoire de ceux qui nous suivront. Ces événements vécus comme d’autres vécus avant vous témoignent des épidémies qui nous ont précédés (voir encadré). Bientôt, vous pourrez dire comme vos ancêtres : je contribue à cette Histoire si proche! Bonne Année 2021 et la santé avant la fin de vos jours!
1 Momeur : Expression tirée de l’ancien français et ayant des origines germaniques mum signifiant muet. Il a donné en français le verbe « momer » signifiant se masquer, faire des mascarades, le mot anglais mummy francisé momie. Le verbe momifier désigne l’état d’un corps préservé et enveloppé de bandelettes ainsi que d’un masque mortuaire. Antoine Michel LeDoux, Momeurs d’autrefois, Halloween d’aujourd’hui, Le Sentier, novembre 2019, p. 7
2 Cette tradition issue du jeu colin-maillard où un joueur les yeux bandés doit découvrir l’identité d’une personne silencieuse. Cette tradition des momeurs a existé aussi ailleurs au Québec : l’Île aux Grues, certains villages francophones de la Basse-Côte-Nord (Unamen Shipu, autrefois La Romaine), Tête-à-la-Baleine et dans des villages aux Îles-de-la-Madeleine.
Quelques épidémies et pandémies dévastatrices dans le monde
166 et 189 : Peste antonine ou peste galénique, Empire romain, 10 millions de morts.
541 : Peste bubonique ou Justinien, Empire romain, 25 millions de morts.
1347 à 1352 : Peste noire (Europe et Asie), 75 millions de morts.
1664-1665 : Peste bubonique, 20 % de la population de Londres est décimée, soit 100 000 personnes.
1852 à1860 : Choléra, troisième pandémie, 1 million de personnes meurent en Europe.
1918 et 1919 : Grippe espagnole, entrer 50 et 100 millions de personnes, monde.
1968 à 1969 : Grippe de Hong Kong ou grippe asiatique, 1 à 4 millions dans le monde.
1970 : Variole, 20 000 morts en Inde, mais 100 000 personnes annuellement dans le monde. 500 millions de morts au 20e siècle. Une compagne massive mondiale de vaccination a éradiqué la maladie.
1970 à aujourd’hui : Sida (VIH), depuis 1970, 36 millions de morts et continue d’être un problème majeur de santé publique. Un million de décès dans le monde en 2019. À quand un vaccin contre le sida ?