L’ouragan Ian a frappé l’île de Cuba avant de continuer sa trajectoire en passant à l’ouest de l’archipel des Keys afin de rejoindre la côte ouest de la Floride. Une fois installé au-dessus du golfe du Mexique, il a pris de l’ampleur et s’est transformé en ouragan de catégorie 4, tout juste sous la barre d’un ouragan de catégorie 5. Les eaux chaudes du golfe ont tôt fait d’intensifier les vents créant des vagues impressionnantes et des bourrasques violentes qui ont ravagé la côte située au sud-ouest de la Floride.
La côte et les îles frappées de plein fouet
L’île de Sanibel, Fort Myers Beach, Cape Coral et d’autres endroits très prisés des vacanciers de toute provenance ont été saccagés. Des vagues de trois mètres de haut, du sable et des vents terribles ont tout balayé, emportant des maisons sans fondations, transportant des bateaux de plaisance et des crevettiers les empilant les uns sur les autres. Les volets anti-ouragan n’ont pas tenu le coup dans certains édifices qui bordent la mer. Les dommages sont incommensurables. Le président Joe Biden a dit : « Que l’ouragan Ian pourrait être l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire de la Floride. » Et de nombreux résidents de ces endroits n’étaient pas assurés et devront tenter d’obtenir de l’aide financière du gouvernement fédéral afin de pouvoir survivre à cette catastrophe.
Voyage reporté…
Je devais m’y rendre le 25 octobre. Notre condo situé directement sur le bord du golfe offre une vue sans pareil de la mer et du coucher de soleil. J’ai une amie qui y est déjà allée et qui a pu voir du plancton luminescent éclairer le bord de mer un soir de pleine lune.
Fort Myers Beach a été construite sur l’île Estero qui est reliée par deux ponts. À l’est, la route nous amène à Bonita Springs et à l’ouest, le pont San Carlos nous conduit vers Fort Myers.
Des îles refuges
Ces îles refuges situées dans le golfe du Mexique « sont un peu les canaris dans la mine de notre voisin américain », écrivait Élisabeth Vallet dans Le Devoir du 8 octobre 2022. En effet, ces îles situées entre Sanibel et Gasparilla ont été relativement épargnées du développement économique et sont encore ceinturées de mangroves hébergeant toute une richesse faunique. Ces écosystèmes sont des attraits naturels d’une grande beauté. Et pour ceux et celles qui s’intéressent aux coquillages, les plages en sont remplies. Mais le fait que ces îles soient situées sous le niveau de la mer les rendent particulièrement vulnérables à la crue des eaux et à la pollution des nappes phréatiques par les eaux salines montantes. Les bouleversements climatiques guettent de plus en plus ces sites paradisiaques sans que le gouverneur de la Floride mette en œuvre des actions concrètes et urgentes pour stopper la progression des désastres occasionnés entre autres par Irma en 2017 et par Ian, le 28 septembre 2022.
Des naturalistes choyés
Pour moi, l’île Estero et les nombreux endroits à découvrir tout autour sont des vestiges de beauté naturelle. Même si les constructions humaines sont sans doute un peu trop présentes, les oiseaux sont partout et offrent une biodiversité sans précédent. C’est une destination prisée de tout naturaliste et ornithologue.
Tout rebâtir
Je sais que je retournerai à l’île Estero. Il en faudra du temps pour rebâtir. Peut-être plus d’une année. Mais les Floridiens sont des gens résilients. Ils vivent avec ces menaces climatiques depuis toujours. Ils sauront être là devant l’adversité. Déjà, des gestes héroïques de sauvetage et de bravoure ont été recensés dans cet état côtier. Espérons que la nature floridienne saura reprendre ses droits…