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La joie de vivre de Georges Brassens, un grand poète

Georges Brassens a composé et chanté plus de 150 belles chansons qui égayent. En ces temps de confinement, seuls chez nous, ayant peur de tout, réécoutons sur YouTube Les copains d’abord, un hymne à l’amitié.

 

En 2021, nous avons célébré le 100e anniversaire de sa naissance, celle de Maurice Richard et le 200e anniversaire du décès de Napoléon. De beaux souvenirs d’humains qui nous aident à donner un sens à notre existence. Il y a 40 ans, Brassens « cassa sa pipe ». Sans oublier le 100e anniversaire de la naissance de René Lévesque que nous célébrerons en 2022.

 

Brassens se moque gentiment de tout. Des policiers et du nombril de leur fille, d’un juge poursuivi par un gorille, des acariâtres quand Brave Margot nourrissait son chat, des bigotes, des « emmerdeurs, emmerdeuses et emmerderesses ». On le surnommait « le polisson de la chanson » et il se qualifiait lui-même du « pornographe du phonographe ». Même dans les années 50, il a souvent subi la censure.

 

Brassens est un chanteur français anarchiste et intemporel pour qui ce sont les idées, les mots, les expressions, les références historiques et culturelles qui importent. Il nous fait rire tout en nous poussant un peu à réfléchir. C’est un peu le contraire des chansons populaires anglophones, pour qui la musique domine et les mots sont accessoires.

 

Remarquez qu’il y a beaucoup de références culturelles et historiques dans ses chansons. Cela exige un peu de connaissances générales, car il cite Rabelais, François Villon, Montaigne, La Boétie – il a avoué regretter de ne pas avoir vécu à leur époque. On y retrouve également Castor et Pollux, Sodome et Gomorrhe, l’Évangile et Trafalgar. « Il participe d’une longue tradition française, celle de la chanson paillarde, qui remonte au Moyen-Âge », écrit Christian Rioux, Une leçon de liberté dans Le Devoir du 22-10-2021. Pour Félix Leclerc, les chansons de Brassens « On gratte, dessous c’est de l’or ». Il a écrit quelques-unes des plus belles chansons d’amour de la langue française, dont Les amoureux des bancs publics, J’ai rendez-vous avec vous, Brave Margot, Une jolie fleur, etc. Pour lui, les femmes sont des déesses.

 

Finalement, rendu à l’étape du bilan d’une vie, quels beaux souvenirs animent nos pensées ? Les beaux moments passés avec la famille et les copains. Après 70 ans, on se demande : qu’est-ce qui importe dans la vie ? Retraités, nous cultivons une amitié avec quelques anciens collègues de travail, avec des amis de notre âge, certains membres de notre famille étendue, avec qui nous avons « des atomes crochus », quelques voisins. En vieillissant, on se rend de plus en plus compte que dans la vie tout ce qui importe ce sont les beaux moments joyeux. On regrette un peu d’avoir trop travaillé, de ne pas avoir assez ri ou d’avoir perdu son temps. Ma mère Agathe me disait souvent, bien que je ne la « comprenasse » pas à 40 ans, « Le drame de la vieillesse c’est que tes bons amis partent et tu es de plus en plus seule ».

 

L’éditeur Leméac vient de publier Brassens, l’humble troubadour. Des « artistes, universitaires, philosophes tendent l’oreille à ses chansons, et portent sur sa vie et son œuvre des regards que le temps passé a chargés de sens et d’affection ». Le prolifique écrivain Normand Baillargeon a collaboré à cette œuvre de mémoire.

 

En 2021, ne croyez-vous pas que le meilleur moyen de revaloriser notre langue, qui est plus qu’une langue parce qu’elle reflète avant tout la « culture française », c’est de réécouter les grandes chansons de Maurice Chevalier, Jacque Brel, Léo Ferré, Georges Moustaki, Jean Ferrat et tous les autres ? Tout est sur YouTube.

https://www.bing.com/videos/search?q=brassens+les+copains+d%27abord&&view=detail&mid=656973385EC9702BCA19656973385EC9702BCA19&rvsmid=D7237C0525BC64DB026CD7237C0525BC64DB026C&FORM=VDRVRV