La salle du Centre des loisirs et de la vie communautaire était comble le 16 mai pour écouter Jonathan B. Roy parler de son aventure de 29 000 km à vélo à travers le monde.
Il a passé trois ans à rouler dans 34 pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud. Et il en a long à raconter!
Pourquoi Saint_Hippolyte ?
Pourquoi Jonathan est-il venu donner une conférence à Saint-Hippolyte ? Parce que Jean-Pierre Tremblay, bénévole au Sentier, le lui a demandé. Jean-Pierre raconte « J’ai emprunté le livre Histoires à dormir dehors de Jonathan B. Roy à la bibliothèque. Je l’ai lu en quatre jours! Les photos m’ont vraiment accroché. Je suis allé sur son site Web pour en savoir plus. Puis j’ai décidé de lui envoyer un courriel. C’est comme ça que s’est amorcé le premier contact. On a discuté de ses conditions. J’ai mis de l’avant le fait que Le Sentier était un organisme communautaire. Nous sommes arrivés à une solution intéressante, un deux pour un! Jonathan viendrait à Saint-Hippolyte donner une conférence aux élèves de la 2e à la 6e année à l’école primaire des Hauteurs en après-midi, puis il en donnerait une seconde au public adulte en soirée. »
Michel Bois, président du Sentier, s’est engagé à parrainer l’événement. Cycles Cadieux, de Saint-Jérôme a offert une commandite. Louis Croteau, directeur du Service des loisirs, sports, plein air et vie communautaire de la municipalité, a accepté que la conférence publique ait lieu au centre municipal et il a mis le matériel audiovisuel du centre à sa disposition. Voilà un bel exemple de triple collaboration communautaire-privée-publique!
Un conteur talentueux
Jonathan B. Roy a vécu bien des péripéties durant son aventure à vélo et il arrive à les dépeindre avec beaucoup d’humour. Il parvient à transposer l’ambiance de moments vécus en émaillant son récit de détails savoureux. Avec verve et simplicité, il a tenu l’auditoire adulte sous son charme tout au long de la soirée, après avoir captivé 250 jeunes au gymnase de l’école quelques heures plus tôt.
Il a raconté plein d’anecdotes. Par exemple, il s’est habitué à la curiosité des animaux qui approchaient sa tente, du mouton au puma. On lui a offert des sauterelles, des rats et des limaces à manger. Il a poussé son vélo sur des kilomètres quand le vent était tellement fort qu’il n’arrivait pas à pédaler. Il a roulé des mois sans crevaison, mais lorsqu’il a traversé la pampa argentine, les épines des plantes ont tout attaqué, ses pneus, sa tente, son matelas de sol, etc… Néanmoins, il explique que son expédition est, avant tout, un voyage de rencontres réussies. Il a été accueilli par des gens de toutes cultures, hospitaliers et généreux.
La communication
Un des grands défis qu’il a affronté est, bien sûr, la communication. Comment communiquer avec des gens qui ne parlent pas la même langue que soi ? Dans bien des cas, il parvenait à se débrouiller avec le langage des signes. Même les gestes peuvent changer de signification d’un endroit à l’autre. Il donne l’exemple de ce douanier qui, avec sa main, lui faisait signe de s’éloigner. C’était du moins son interprétation alors qu’en fait il lui faisait signe de le suivre. Il a quand même réussi à s’en sortir avec le gestuel, Google traduction et ses photos qui racontaient son histoire. Reste que dans certains cas, comme en Chine, ses trucs bien rodés ne fonctionnaient pas. Il a dû alors user d’encore plus d’imagination et de persévérance. À travers tout cela, il a appris à se questionner : « ai-je bien interprété cette attitude, cette situation ? Peut-être n’était-ce pas une invitation ni une menace comme je l’ai cru sur le moment, mais un code de conduite local que je ne connaissais pas ?»
Oser
Jonathan a croisé des gens qui, comme lui, exploraient le monde à vélo : un homme, une femme, tous deux de plus de 70 ans, des familles, dont une avec trois filles. « Je commençais à me trouver bon, à ressentir un peu trop de fierté avec ce voyage. Grâce à ces gens, je me suis rendu compte que je n’étais pas extraordinaire. On n’est que des gens ordinaires qui ont décidé d’y aller. Plus on vieillit, plus la vie semble avancer rapidement parce qu’elle est faite de répétitions. Rien de nouveau ne s’y passe. On a souvent beaucoup plus de souvenirs de jeunesse, parce que ce qu’on a vécu, alors, était une succession de premières fois. » Alors il encourage tout le monde à oser risquer l’inconnu, même si « on imagine le pire de ce qu’on ne connaît pas ». Et il ajoute « mais pas besoin, comme moi, d’aller au bout du monde pour se créer de nouveaux souvenirs ».
En savoir plus
Jonathan a rédigé son livre quand il était en Malaisie. Il compose aussi des articles pour Vélo-Mag, gère un site Web1 où il écrit des billets, et une page Facebook2. Il communique aussi par blogue et par Twitter.
Après sa série de conférences au Québec en mai, il retourne à Santiago au Chili, d’où il reprendra la route pour l’Argentine et le sud du Brésil. Il décidera ensuite du reste de son parcours en Amérique du Sud.
Le Sentier
C’est la première fois qu’une conférence est organisée sous l’égide du Sentier. À main levée, on a pu constater que l’assistance était majoritairement composée d’Hippolytois, le public cible du journal communautaire. Bilan positif donc. Grâce à une initiative bien menée et une collaboration fructueuse, l’événement a été une réussite.
1 https://www.jonathanbroy.com/
2 https://www.facebook.com/jonathanbroy