Ce spectacle qui fut présenté au Théâtre Gilles-Vigneault le 8 avril a suscité un grand intérêt de la part du public présent. Les spectateurs remplissant la salle jusqu’au balcon attendaient avec ferveur ces grandes interprètes que sont Joe Bocan, Marie Carmen et Marie Denise Pelletier. Ces trois voix, unies par le même amour de leur métier, auront su nous transporter vers des souvenirs intarissables de leurs grands succès pendant plus de deux heures.
Joe, Marie et Marie Denise
Ces trois fabuleuses artistes évoquent de très beaux moments que l’on se remémore quand on pense aux années charnières de 1980-90 et aux remarquables textes qu’elles nous ont chantés de si belle façon. Les productions Martin Leclerc et la mise en scène signée par le prolifique Michel Poirier auront contribué au succès de cette aventure musicale. Ce soir sur la scène du TGV, Joe ainsi que Marie et Marie Denise viennent en quelque sorte sceller cette reconnaissance que le public leur porte depuis si longtemps.
Quelques minutes avant que ne commence le spectacle, un amoncellement de pastilles de lumières se propage dans le théâtre, apportant ainsi un aspect de fébrilité à cette Histoires d’un soir. Quand les trois artistes apparaissent, elles nous offrent Les voyages en guise d’ouverture. Cette composition fut concoctée pour les besoins de la tournée. À tour de rôle elles nous chantent un extrait de : L’âme sœur, Je t’aime mal, À ma façon, Déranger, Est-ce que tu m’aimes encore etc. avant de poursuivre la représentation.
La fougue, la voix et l’authenticité
Ces trois adjectifs conviennent très bien à ces trois chanteuses et complices quand on les regarde évoluer sur la scène. Leur métier, elles le pratiquent depuis longtemps, mais la passion qui les habite est toujours présente. Quand Marie Denise nous offre Corsica dans sa langue d’origine, on ne peut qu’être sous le charme de cette interprétation, comme une offrande envers cette culture. L’œuvre est signée par l’auteur-compositeur et interprète corse Petru Guelfucci. Marie Denise nous raconte son étonnement lorsqu’en 1993, elle a remporté le concours Francovision au Zénith de Paris avec Inventer la terre. Un magnifique texte composé par Marc Chabot il y a 29 ans nous interpelle encore ce soir.
Au tour de Joe Bocan de nous chanter de manière un peu théâtrale Le baiser suivi de Finir ça là avec une intensité propre à sa personnalité de chanteuse. Elle nous relate avec humour que cette composition est déjà parue sur un disque 45 tours, et preuve à l’appui elle nous en présente un. Lorsque les premières notes de Faut pas que j’panique se font entendre, Marie Carmen nous apparaît avec une guirlande de roses rouges enjolivant le pied de son micro. Ces fleurs représentent la passion et Marie, de sa voix puissante, nous la transmet bien en poursuivant avec J’ai l’blues de vous suivi de L’aigle noir, cet indélogeable succès. Elle se dit très heureuse de nous retrouver et que le public soit au rendez-vous « c’est une grande preuve d’amour, car beaucoup de gens ont leurs billets depuis 2020 », mentionne-t-elle.
À l’aventure des grands succès
En 1986, Marie Denise incarne le personnage de Stella Spotlight dans le très populaire opéra rock Starmania. Ce soir, avec tout le charisme qu’on lui connaît, elle nous interprète Le rêve de Stella Spotlight et Petite musique terrienne tirées de cet opéra. Les trois artistes nous chantent en alternance Je suis un homme de l’auteure et interprète française Zazie. C’est un texte engagé qui parle de la nature de l’humain et de son attitude envers la société et la consommation, des sujets qui suscitent des questionnements pour plusieurs d’entre nous. Marie Denise nous émerveille de sa voix, mais avec Tous les cris les S.O.S. l’émotion est presque palpable dans la salle, lorsqu’elle nous offre une partie de cette œuvre a cappella. L’ovation que l’auditoire lui transmet est significative de son talent apprécié de tous. Elle souligne cette sublime composition du regretté Daniel Balavoine. Quand elle poursuit avec Manquer d’amour, on peut constater qu’à l’opposé de cette si belle chanson, l’amour du public a toujours été au rendez-vous pour Marie Denise.
Joe Bocan nous revient avec Apocalypso et avec Ces femmes voilées, un succès que l’on retrouve sur son premier album paru en 1988 et dont elle avait composé le texte. Plus que jamais ces paroles nous touchent, quand on sait tous les féminicides qui ont encore lieu. Joe est une femme spectaculaire et avec la très attendue Repartir à zéro elle nous fait vivre un moment inoubliable avec ce retentissant succès de 1988. Avec un bouquet de roses à la main et arborant une robe dont la traîne semble à peine toucher la scène au rythme de sa cadence, on chante avec elle :
Imaginer la terre comme un jardin d’Éden
Horizon sans frontières, russes ou américaines
Où personne ne s’amuse à jouer à la roulette
À qui sera le premier à faire sauter la planète, etc.
Avec les dernières notes, elle lance son bouquet dans la salle afin que quelques spectateurs chanceux puissent humer l’enivrant parfum des fleurs de son jardin symbolique. Marie Carmen nous revient avec T’oublier qui met la table pour l’intemporelle Entre l’ombre et la lumière. Des paroles sublimes et une interprétation toujours aussi enflammée charment l’auditoire. Elle nous dit être très fière de cette chanson qu’elle a composée il y a 30 ans.
Une soirée mémorable remplie d’émotions
Pour la conclusion du spectacle, les trois grandes dames de cette soirée nous chantent ensemble Pour une histoire d’un soir en guise d’au revoir. Au fil du temps et à travers ce voyage spectaculaire, elles nous laissent un héritage musical que l’on se doit de partager. Avant de partir, elles nous présentent les merveilleux musiciens qui les accompagnent. Pendant plusieurs minutes, les applaudissements fusent de toutes parts en guise d’appréciation et nous confirment qu’un tel succès ne sera pas seulement l’histoire d’un soir! La tournée se poursuit pour les prochains mois dans plusieurs villes du Québec.
Pour d’autres spectacles, on visite : theatregilles-vigneault.com