L’année 2018 est derrière nous, mais l’hiver est toujours devant. Il a débuté tôt cette année et ne nous quittera pas avant trois mois. En étant attentifs à ce qui nous entoure, nous pouvons mieux comprendre le monde qui nous environne.

 

Actifs ou léthargiques

Les arbres et les arbustes feuillus sont en dormance, les insectes en diapause et certains mammifères en hibernation légère ou bien profonde. Certains autres vivants, s’ils n’ont pas fui notre climat, sont bien actifs même en janvier. Les écureuils circulent sur la neige comme la glace jusqu’aux postes d’alimentation. Par temps très froid, ils se terrent dans leurs cachettes de feuilles juchées au sommet des arbres.

 

Les oiseaux hivernants tels que mésanges, sittelles, chardonnerets, pics et geais viennent également faire leur tour aux mangeoires. De près ou de loin, certains laissent entendre des cris ou des chants comme le Grand Corbeau, la Mésange à tête noire et le Geai bleu. Les pics, de leur côté, martèlent les arbres creux de leur bec et font résonner leur appel dans les bois tout autour.

 

Toilettage d’une mésange

Lors d’un épisode de pluie verglaçante, une observation a pu être faite proche de la maison. La sécheuse fonctionnait et une colonne d’air chaud sortait tout près du patio. C’est alors qu’une Mésange à tête noire s’est approchée de cette colonne de chaleur, en se perchant sur une branche de pruche. Une fois bien embuée, elle a entrepris sa toilette avec une extrême minutie. Accueillir un tel répit au lieu de se faire mouiller le corps et les plumes d’une pluie glacée a semblé lui plaire. Elle semblait ragaillardie lorsqu’elle quitta cet emplacement de choix.

 

Bourgeons d’hiver

Une plante qui me fascine en hiver c’est la Viorne bois-d’orignal. C’est un arbuste souvent rampant qui dépasse rarement deux ou trois mètres de hauteur. Même si les bourgeons ont été formés à l’automne, les feuilles sont très apparentes sur les tiges durant la saison froide. Il n’y a pas d’écailles qui recouvrent les bourgeons, mais plutôt un isolant d’apparence duveteuse. Si on observe de près ses feuilles opposées l’une à l’autre, on dirait des mains jointes de couleur cannelle pâle. Parfois, l’arbuste en hiver a l’aspect d’un étrange chandelier avec les bourgeons situés tous au même niveau du sol. Il faudra attendre le début de mai pour observer sa superbe fleur printanière. On ne perd rien à attendre…

 

Ruisseau tranquille

L’eau me fascine tout autant. Un petit ruisseau circule sous la neige tout près de la maison. Par temps froid, on voit quand même l’onde suivre son cours, mais tout doucement. Je peux rester là à écouter le chant du Ru pendant quelque temps, jusqu’au moment où mon esprit a commencé à vagabonder. À 30 mètres de là, le lac, bien gelé depuis novembre, laisse parfois entendre des bruits sourds. Ces genres de mugissements peuvent survenir le jour comme la nuit. Comme si rien n’était finalisé et que la glace continuait d’évoluer, d’épaissir, de changer de forme. Il reste tant à observer, ne serait-ce que scruter les changements dans la lumière, dans le temps qui nous est donné. Bon hiver!