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Illustrer l’unicité identitaire de notre appartenance hippolytoise

Livre-objet : Saint-Hippolyte

Sommes-nous conscients que nos propos, empreintes sculptées de nos vies, peuvent inconsciemment souligner notre appartenance hippolytoise ? Voilà la quête poursuivie par l’artiste plasticienne Sandra Djina-Ravalia 1 présentée à travers la réalisation d’un livre-objet unique, le 28 septembre, à la bibliothèque de Saint-Hippolyte.

Cette expérience artistique à laquelle ont contribué volontairement six personnes vivant dans l’environnement hippolytois fait partie d’une recherche appelée Le Laboratoire de l’identité, entreprise depuis 2015 à travers 10 villes en France, en Inde et au Québec. Ce livre, le 3e au Québec, après Sainte-Adèle (2018) et Val-David (2016) a été réalisé avec la collaboration du ministère de la Culture et des Communications du Québec dans le cadre du projet de médiation culturelle Villes et villages des Laurentides, territoires identitaires.

 

Sandra Djina-Ravalia
Artiste en résidence à Saint-Colomban depuis 13 ans, Sandra a puisé à même son parcours de vie en Inde et au Québec depuis 20 ans, ce constat d’appartenance à un territoire. « Notre passé est un fantôme, m’a-t-elle avoué, à la fois riche terreau déterminant de notre essence et parcours de vie, mais parfois barrière et obstacle à s’affranchir pour vivre pleinement notre vie actuelle. Ainsi, personnellement à mon grand étonnement, confie-t-elle, lorsque je suis arrivée à Saint-Colomban, milieu tellement différent de mes vies passées, j’y ai tout de suite senti une appartenance ! Face à cette émotion dans cet environnement, je me suis mise à m’interroger : pourquoi ?, comment ?, en quoi ? Je constate maintenant que cette quête artistique a orienté le sens de ma vie. J’ai poursuivi mes études en arts scéniques, en beaux-arts à Concordia que j’ai terminées avec honneurs, en communication à l’UQAM, en programmation neurolinguistique PNL et, actuellement, en hypnose. Et, à mon grand bonheur, je suis toujours en cheminement. C’est passionnant de se découvrir ! Vous savez, en confidence, j’ai même fait du ménage dans ma vie amoureuse ! »

Saint-Hippolyte, n’y sommes-nous pas tous migrants 2 ?
Après une courte allocution de Bruno Laroche, maire, en présence de nombreux participants dont Patrice Goyer, conseiller et Pascale Dupré, auteure-artiste de la murale L’Arbre à Mots à l’entrée de la bibliothèque, Jennifer Ouellette, conseillère, a souligné en ces mots, la portée de ce projet pour Saint-Hippolyte, « cette démarche établit un dialogue entre les artistes et les citoyens, en démystifiant le travail des créateurs. […] Elle permet de mieux cerner et comprendre les cultures qui peuplent notre territoire, mais surtout d’y découvrir les gens inspirants qui y résident ». Car les six participants qui se sont prêtés volontairement venaient de tout horizon : Maurice Sylvain et Yvon St-Pierre, de familles colonisatrices, Michel Bois, sa conjointe Liette Lussier et Pascale Dupré, Montréalais d’origine et Jessica Penillon et sa petite Éloïse Bois, de France.

Livre-objet unique à la bibliothèque
Des participants qui découvraient ce livre unique comme un tableau qui se déploie page par page dans son cadre de bois m’ont fait part de leur émotion : « Fierté et honneur, a témoigné Maurice Sylvain, d’avoir contribué ainsi à exprimer en mots et présenté en images ce que représente pour moi, ce coin de terre qui a accueilli mes ancêtres et a vu naître plusieurs générations de Sylvain, toujours très liées émotivement à Saint-Hippolyte ». Pour Liette Lussier et Michel Bois, « Saint-Hippolyte m’a vu grandir, souligne Michel. C’est au lac l’Abîme que la famille de ma mère s’est installée dès les années 1920. Mes frères et moi, y avons vécu tant de belles années de jeunesse et d’appartenance qu’une fois adulte et marié, je ne pouvais pas penser vieillir ailleurs, tant cet environnement fait corps avec ma vie ! »
Ce livre, objet unique, est disponible dès maintenant à la bibliothèque de Saint- Hippolyte. Rappelons que lorsque les dix livres de ce projet seront complétés, la tournée qui s’ensuivra dans plusieurs autres villes du monde permettra ainsi de faire connaître Saint-Hippolyte qui déjà, compte plus de 150 ans de vie et d’aventures.