C’était un bel humain, l’un de ces rares hommes dont l’humanité peut s’enorgueillir et dont la bonté et la douce tranquillité rassurent.

Il était né en 1899 ; il est mort en 1987.

Ce long voyage, il le fit la tête haute, à hauteur d’hommes.

Ce fut un bon mari, un merveilleux père, un tendre grand-père.

Il s’en est allé en ce début d’été comme une feuille rougie trop tôt et tombée par mégarde.

Il nous laisse seuls pour continuer la vie, pour l’aimer encore,

pour poursuivre ce qu’il avait si bien compris: vivre l’humain.

Au milieu de la mémoire, parmi les gestes quotidiens, de merveilleux souvenirs saillent.

Un pont, soudainement, de toute éternité, me relie au passé.

Un souvenir en mille nuances.

J’ai souvenance encore de sa présence et de son bonheur lorsque nous étions simplement près de lui.

J’ai souvenir de sa digne humilité lorsque, tous les soirs, à genoux au pied de son lit, je le voyais prier.

J’ai souvenance encore du plaisir qu’il prenait à observer les oiseaux du bord du fleuve.

J’ai souvenance encore de l’immense amour qu’il a éprouvé pour ma mère pendant plus de cinquante ans.

J’ai souvenance encore de son regard où ne demandait qu’à fleurir une joie toute simple, de ses mains larges et fortes, douces aussi, de sa mémoire qui déjà nous avait un peu quittés.

De cet homme, de ce bel humain, de ce père,

Je garderai toujours amour, respect et fierté.