L’espoir nourrit. Il nous évite de ne vivre que dans un présent qui nous paraît alors insatisfaisant.
Il me fait souvent penser à la navigation. On espère un peu à contrevent même si cela s’avère difficile. Il faut savoir alors, en plus de lutter contre les vents qui s’opposent à notre avancée, être capable de les lire, de les comprendre et se croire capable de les défier par notre volonté et notre force.
Pour certains, c’est un plaisir. Ils aiment contrer les obstacles. Pour d’autres, c’est l’inquiétude, peut-être par manque de connaissances ou par « timidité ».
Vivre se révèle du même acabit.
On aime lutter, vagabonder ou on se laisse porter.
L’espoir, c’est peut-être savoir jouer avec le vent, savoir deviner le chemin à prendre.
Certains croiront que l’espérance est la carotte qui fait avancer l’âne, d’autres, plus téméraires, y verront un prochain lever de soleil.
Mais ne dit-on pas que l’espoir fait vivre?
Il me fait penser à des vitamines et même s’il s’ennuage et se révèle inutile, espérer, pendant un temps, nourrit et nous permet de vivre plus aisément.
Parfois, anéanti par un futur qui se dévoile désolant, il n’empêche qu’il nous a donné le droit de rêver aux premières lumières du jour.
Pourtant, souvent, il s’ouvre vers la réalisation d’un rêve, d’un nouvel univers, d’une consolation qui nous guérit.
On a tous le droit d’espérer. Le nier est près de la resignation et nous empêche de franchir une réalité qui pourrait, avec son aide, éloigner les nuages et dévoiler un ciel beaucoup plus bleu.