Ce mot « frontière » me fascine.

  • Il est aussi grand, aussi large, aussi profond que le monde que nous habitons.
  • Sa première définition est politique et géographique. Les frontières ont pour mission de protéger l’intégrité d’un pays.
  • Elles ont pour devoir de préserver la culture, les valeurs d’un espace de vie. Pour entrer dans un autre pays, il faut traverser des frontières et posséder le passeport qui a le pouvoir de nous ouvrir l’autre frontière.
  • Mais il y a tellement plus dans ce simple mot.
  • Il me semble important de comprendre que les frontières sont différentes selon le pays que nous habitons.
  • Elles érigent alors des murs, des barrières qui sont souvent difficiles, sinon impossibles à franchir. Les valeurs, les façons de vivre nous apparaissent si différentes de celles que nous préconisons qu’il nous est ardu de les comprendre et donc de les aimer.
  • Mais existent aussi de nombreuses frontières subjectives qui sont reliées aux rapports de force, à l’équilibre, aux différents intérêts, valeurs, choix ou façons de vivre qui s’opposent trop souvent les uns contre les autres. Nous n’avons qu’à penser aux différences de subjectivité qui ont le triste pouvoir de dresser des murs entre les humains habitant souvent à l’intérieur de la même frontière. Il n’existe pas seulement des frontières géographiques.
  • Elles sont aussi psychologiques et naissent d’abord et avant tout des limites souvent personnelles qui nous empêchent de rencontrer, de comprendre l’autre.
  • Il n’y a pas seulement la couleur de peau, les systèmes politiques, les différences d’âge, les milieux de vie, urbains ou ruraux, les classes sociales auxquelles nous appartenons et même le sexe qui nous éloignent de l’autre.
  • Ce qui forme les différences engendre souvent des frontières qui sont, trop souvent si importantes, qu’il en devient difficile, sinon impossible, de les traverser. Elles sont alors affectives, culturelles, économiques ou politiques.
  • Il y a aussi celles qui s’élaborent entre ce qui est permis ou défendu, entre des valeurs personnelles qui, sans s’opposer, éloignent et séparent même les êtres entre eux. Elles sont alors étanches ou poreuses selon la compréhension que nous portons à l’autre.
  • Ce qui forme les différences entre nous dresse parfois un mur que nous refusons d’abattre.
  • Elles passent souvent inaperçues, car si subjectives qu’elles se classent dans l’ordre d’un secret presque imperceptible.
  • Pourtant, décider de franchir une frontière nous ouvre presque toujours vers un monde où l’espace est lumineux, riche de découvertes.
  • Franchir une frontière pour aller voir ailleurs ne peut que nous enrichir et approfondir l’humanité que nous portons en nous.