Rendre hommage à ces jeunes femmes qu’on a surnommées les Filles du Roy m’apparaît comme un devoir que j’ai plaisir à assumer!

Il est important de se rappeler qu’au 17e siècle, les activités commerciales de la Nouvelle-France sont surtout reliées, via la Compagnie des Cent-Associés fondée en 1628, au commerce de la fourrure. Il n’est donc pas étonnant que la majorité des habitants de la colonie française ne soit composée que d’hommes coureurs des bois, commerçants ou militaires.

 

En 1666, 719 célibataires français de 16 à 45 ans vivaient ici. Il est facile de s’imaginer et de comprendre la solitude, le manque d’amour et de sexualité que ces hommes vivaient! Sous Louis XIV  son ministre Jean-Baptiste Colbert décida que cette situation n’encourageait aucunement le peuplement de la colonie et décida de recruter des filles qui traverseraient pendant près de trois mois l’Atlantique pour venir rejoindre ces hommes, se marier et donner naissance à des enfants.

 

De 1663 à 1673, près de 800 femmes viendront rejoindre les hommes d’ici. Souvent orphelines, d’où vient l’expression Filles du Roy qui signifie qu’elles étaient les pupilles du roi qui avait le devoir de les protéger. Non, contrairement à ce que plusieurs « faux historiens » nous ont fait croire, les Filles du Roy n’étaient pas des prostituées. Bien au contraire! Elles étaient instruites et parlaient un français juste et riche. Il ne faut pas oublier que les hommes établis ici venaient de différentes régions de la France et parlaient souvent des langues comme le breton ou le normand.

 

C’est grâce à ces orphelines parlant le français que nos ancêtres ont eu cette langue commune qui est encore d’usage au Québec alors que nous sommes entourés d’anglophones. Ces Filles du Roy sont nos arrières, arrières, arrières grands-mères! Nous pouvons et devons en être fiers!