À Babylone, aux 6e et 5e siècles avant Jésus-Christ, se dressait une immense tour. Elle se voulait le symbole de la ville qui se croyait alors le centre de l’univers. Le nom Babel signifie aussi « la porte du ciel ». Il n’est donc pas étonnant que les hommes décidèrent de monter une tour pour se rendre jusqu’aux lieux célestes et ouvrir la porte de la résidence divine.

La tour de Babel a vraiment existé. Les Babyloniens ont indubitablement décidé de construire une structure verticale si haute qu’elle rejoindrait le ciel et qu’ils pourraient se rendre jusqu’au trône de Dieu et lui parler en toute intimité. Ils étaient assurés que s’ils y parvenaient, ils ne seraient plus que de simples hommes, mais posséderaient plus de pouvoirs. Nous sommes alors en Mésopotamie, à environ 200 kilomètres de l’actuel Bagdad en Irak.

 

Décrite par Hérodote, elle possédait une base carrée et était faite de briques cuites et non de pierres. Elle est encore aujourd’hui considérée comme la punition que Dieu fit subir aux humains qui désiraient devenir plus que de simples humains, mais de véritables surhommes. Et Dieu décida de les punir. Un peu comme Ève, sa pomme et l’expulsion du paradis terrestre ou Noé et le déluge.

N’existait alors qu’une seule langue et qu’une seule vision du monde. La diversité des langues n’existait pas. C’est par l’histoire de cette tour que la Genèse explique la dispersion des hommes à travers toutes les régions de la terre et surtout le nombre étonnant de langues différentes parlées autour du globe. En effet, alors que les Babyloniens travaillaient à monter leur tour, soudain, ils ne se comprirent plus. Plus personne ne saisissait ce que l’autre disait. C’est ainsi que la Genèse explique la diversité des langues parlées tout autour de notre terre. Dieu avait puni l’orgueil de ceux qui voulaient se rapprocher de lui et mit fin à ce qui les unissait : leur langage commun.

Il est intéressant de saisir à quel point nous avons besoin de comprendre ce qui est à l’origine des mésaventures humaines. Nous créons alors des histoires, des légendes, des mythes qui nous permettent d’expliquer ce que nous ne comprenions pas vraiment à l’époque et peut-être même maintenant. Babel est peut-être le meilleur symbole de ce que peuvent engendrer l’orgueil et le désir de puissance. Il faut peut-être nous questionner : agissons-nous encore ainsi ?