Il est où le bonheur ? Anne-Catherine

 

Il est dans cet appel de ma petite-fille Anne-Catherine… Quatre heures de l’après-midi et j’entends Anne-Catherine me dire, l’urgence dans la voix : « Grand-maman, tu compares souvent le comportement de notre cerveau à celui des arbres. J’ai un oral à préparer, ce soir, pour demain… Si tu pouvais me résumer ta pensée sur ce sujet, ça m’aiderait… »

 

Mais, il est où le bonheur ?

  • Wow! Nos conversations l’inspirent.
  • Wow! Confiante, elle appelle sa grand-maman, certaine que je peux contribuer à sa réussite.
  • Wow! Si c’est vrai que la créativité vient de la nécessité… je dois me mettre à l’œuvre et lui livrer (dans 30 minutes) un texte, avec le même plaisir et la spontanéité que dans mes échanges avec elle.

 

Voici le texte intégral livré à ma petite-fille Anne-Catherine. Mon bonheur, ici, est de le partager avec vous.

 

Quel arbre je suis ?

Ma question vous fait sourire ? Attendez…

Comme l’arbre, j’aime la terre, la pluie, la lumière. Ma quête et la sienne se ressemblent, soit celle de grandir et de vouloir toujours aller plus haut. Comme lui, j’aime le bleu du ciel et cherche à le rejoindre. Qui ne cherche pas le ciel bleu pour ses vacances pour se recharger d’énergies ?

 

Je suis accrochée à la terre, j’ai besoin d’elle. Elle est vitale pour moi, pour ma vie et mon équilibre personnel. Ma santé mentale aussi ! Ne dit-on pas que je suis déracinée quand tout en moi dérape, quand je perds le bon fonctionnement de mes pensées, que mes pensées vont dans tous les sens, telles des branches qui ballotent au vent, ne dit-on pas que je perds la tête ? En psychologie, on utilise le test de l’arbre, on s’amuse avec ce symbole pour percer le mystère de la vraie nature de quelqu’un. Comme lui, j’ai un cœur, une tête et un corps. Je suis bien quand je suis unifiée et que mon tronc, ma tête et mes racines se parlent.

 

Les arbres respirent et expirent… Ce qu’ils rejettent devient mon oxygène. Ils habitent en moi et visitent chaque petite partie de mon corps, de mon cerveau… Je suis un peu eux et ils sont un peu moi. Eux aussi prennent de moi; la preuve, ma pollution les fait mourir.

 

Ils sont solidaires les uns les autres. Peter Wohlleben, grand amoureux des arbres et spécialiste dans ce domaine, affirme que les arbres se parlent entre eux. Ils ont leur langage. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas les mots qu’on ne peut pas se comprendre. Ils ont des « émotions ». Ils se portent assistance. Quand un des leurs est en détresse ou manque d’eau, ils se privent pour laisser plus d’eau dans le sol ou se courbent pour protéger le plus fragile.

 

En bande, ils sont plus en santé et vivent plus vieux. Un bébé arbre planté seul, isolé des autres, n’a pas beaucoup de chance de survivre. Il suffit de lui donner un compagnon, pas besoin qu’il soit de la même espèce, pour qu’il reprenne vigueur. Comme moi, il est un être de relation et de solidarité. Isolé, il dépérit. L’exemple de la Covid l’illustre bien : isolés, plusieurs d’entre nous ont démontré des signes de détresse.

 

Quel arbre je suis ?

À bien examiner, on peut trouver lequel nous représente le mieux. On peut tellement apprendre d’eux. On peut tellement apprendre de nous avec eux. Ma grand-mère dit toujours qu’elle est un sapin. Si vous la connaissiez, vous diriez qu’elle en a vraiment la personnalité! Quel arbre je suis ? Un exercice intéressant. Amusant.

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