Entendez Nathalie et Dave, parents de Lili, nous livrer un poignant message. Oui, il y a des « voleurs de flamme » dont on ne se méfie pas assez! Ils s’infiltrent doucement. Ils font glisser nos jeunes cerveaux en développement dans l’éphémère… L’illusion qu’ils côtoient, un inoffensif passe-temps.
Comprenons qu’en cette période d’interminables privations et adaptations, nos plus jeunes sont vulnérables. N’oublions pas que les écrans, les téléphones, les réseaux sociaux et les jeux vidéo sont en permanence dans les mains et les sacs de nos enfants, matins et nuits, alors qu’en ces temps d’incertitude, tout change autour d’eux.
Disponibles à la vitesse grand V, ces objets prennent en charge la pensée de nos enfants n’exigeant rien d’autre que quelques clics. Oui, ces stimuli peuvent temporairement soulager ces vagues d’angoisse et de détresse qui attaquent sans crier gare. Un bénéfice bien vicieux dont on se méfie trop peu. Pas besoin d’en dire plus. Écoutez le troublant vécu de ces parents.
Au secours! Notre fille sombre
La flamme dans les yeux et le cœur de notre fille Lili s’éteint.
Nous ne nous attendions pas à ce que la pandémie touche notre enfant de 12 ans de manière si sournoise. Jamais nous ne nous serions imaginé que cela deviendrait une bataille à livrer et que notre enfant se retrouverait au cœur de celle-ci.
Les nombreuses vagues du coronavirus n’ont pas épargné notre enfant qui s’est mise à vouloir contrer les effets de l’isolement et des nombreuses restrictions en quittant peu à peu la réalité pour se réfugier dans un monde qui lui semblait plus beau et rassurant : le monde virtuel. Notre jeune adolescente, qui était pleine de vitalité et heureuse, a fait place à une jeune femme que nous ne reconnaissions pas. Les nombreuses heures devant son écran l’ont conduite à ressentir les effets suivants : isolement, sautes d’humeur, tristesse, fermeture, insensibilité. Tellement d’effets que nous n’arrivions plus à la rejoindre et qu’elle ne parvenait plus à s’exprimer. Elle a cessé de parler, de rire, de faire des projets. La créativité a disparu, les sports et les activités n’existaient plus. Seuls les réseaux étaient intéressants à ses yeux. Le monde en pleine pandémie n’est pas intéressant selon ses dires.
Nous sommes devenus inquiets. Notre sentiment d’impuissance a pris des proportions inimaginables. Nous avons tenté d’expliquer : il devait s’agir des hormones ou d’une dépression ? Peut-être que c’est parce que nous n’étions pas assez présents ? Est-ce que la pandémie a conduit notre fille à tellement vouloir fuir la réalité que la seule issue qu’elle a trouvée a été de se réfugier dans le monde virtuel ? Et si c’était un mélange de tout cela ? Une période d’adolescence avec son lot d’adaptations accentuée par une pandémie qui demande à son tour une adaptation constante.
Notre fille qui a toujours rêvé de semer le bonheur et d’ouvrir des cœurs a fini par devenir inatteignable. Sa détresse psychologique l’a conduite à l’automutilation dernièrement. Nous aurions préféré ne pas en arriver là! Nous savons à quel point nous devons être présents pour elle. Notre fille a accepté de rencontrer une spécialiste. Le but : contrer sa dépendance tout en espérant, pour notre enfant, qu’elle redevienne exploratrice du bonheur et non voyageuse du web.