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ÉTÉ, MOTO et LIBERTÉ Partie 1 — Années 1970

Souvenirs d’été d’Alain Clément et de Serge Kalandyk

« Adolescent en 1970, il nous en fallait peu pour être heureux, se rappellent Alain Clément et Serge Kalandyk, maintenant quinquagénaires. Vacances d’été, petits boulots et, surtout balades en moto, voilà ce qui composait notre bonheur, à l’époque! Notre amitié hippolytoise depuis près de 40 ans a commencé autour d’une moto et… se poursuit encore avec la moto! »

« À l’époque, on avait tous les deux 17 ans et un boulot à La Chaumine, raconte Alain. Moi, j’étais plongeur à la cuisine, Serge lui, en plus de donner parfois un coup de main au service aux tables lors des repas, s’occupait de la location des canots et des pédalos à l’Auberge. J’étais déjà passionné de moto et je voyageais avec une Kawasaki 100cc. À l’époque, mes amis et les employés de l’auberge me surnommaient donc, Kawa. »
Serge, pour sa part, avoue candidement que lui, il ne connaissait rien à la mécanique et aux motos. Mais, ajoute-t-il en riant, « une moto quand on est ado, veut dire également liberté. Et moi, c’est ça qui m’attirait. Alors je me suis intéressé à la moto d’Alain et c’est ainsi que notre amitié s’est développée.»

Mécano et pêche pour Alain
Chez Alain, l’intérêt pour tout ce qui était mobile et mécanique a commencé jeune. « En 1969, je me souviens d’avoir gagné un trophée à une course de boîtes à savon organisée lors des festivités du centenaire de Saint-Hippolyte. Le circuit partait de l’hôtel Central, coin chemin du lac de l’Achigan jusqu’à l’entrée du Mont-Tyrol. Pour des enfants, c’était vite et long! Puis, je me souviens aussi qu’à l’été de mes 13 ans, en 1972, je flânais souvent au garage automobile Volkswagen de Pierre Viau, voisin de la maison familiale (le garage était sur l’emplacement actuel du garage Gingras, chemin du lac de l’Achigan). Lorsque c’était possible, je donnais un coup de main et surtout, j’observais et posais beaucoup de questions. Une chance que monsieur Viau était patient! Mais, j’oubliais vite le garage lorsqu’il était question de pêche. Car chez les Boucher-Clément, la pêche était le sport roi parmi tous! Tous les membres de la famille Boucher (famille de ma mère) étaient de grands amateurs de pêche. Ils connaissaient les meilleures fosses à truite mouchetées des ruisseaux avoisinants, tout comme l’emplacement des meilleurs nids d’achigan, de truite grise ou de barbotte du lac Achigan.»

Les Boucher, un clan serré
« Dans les années 1970, mes grands-parents Boucher ont acheté l’ancien restaurant Au trois D, devenu sous la cuisine de ma grand-mère, Le Vieux Poêle. Lentement, autour de ce restaurant, mes oncles et mes tantes se sont construit des chalets. Nous y formions une petite communauté serrée. Mon père aussi, avait acheté un vieux chalet, tout à côté, et l’avait transformé lentement en résidence. Nous l’avons habité en permanence de 1970 à 1973 et de ma 4e à ma 7e année, j’ai fréquenté l’école du Christ-Roi. Alors, lorsque je n’allais pas à la pêche ou au garage, j’allais me baigner avec mes cousines et mes cousins dans la baie des Labelle, en face de leur quincaillerie.

Pour Serge, une enfance dans un restaurant
Pour Serge Kalandyk, ses plus lointains souvenirs se situent dans le restaurant de ses parents, Au chêne, situé chemin du lac de l’Achigan et de la 378e Avenue. Sa mère, Denise, d’origine bretonne et Jean Kalandyk, son père, d’origine polonaise, tous les deux, fraîchement émigrés d’Europe, avaient acheté en 1959, l’ancien restaurant dépanneur d’été d’Alice Thémens. Serge avait six mois à son arrivée à Saint-Hippolyte. Rapidement, Jean Kalandyk, boucher de métier, est devenu un habile cuisinier et restaurateur. Après avoir offert dans les premiers temps des repas rapides accompagnés de gargantuesques portions de frites maison dont lui seul avait le secret, il se mit à cuisiner des repas plus élaborés et variés dont, un fameux poulet rôti et un steak, épais et tendre, tous les deux cuits sur charbon de bois et servis sur une planche ovale.

 

Chez Johnny dit le français
Ce ne fut pas long pour que ces plats aient fait la renommée du restaurant et plusieurs vacanciers qui passaient leur soirée dans les nombreux hôtels hippolytois, se donnaient rendez-vous chez Johnny dit le français pour terminer leur soirée. Serge se rappelle que sa mère servait parfois des repas jusqu’à trois heures dans la nuit. Plusieurs clients prolongeaient aussi leur nuit à jouer aux machines à sous (slot machine) et aux tables de billard avec pari, malgré que c’étaient interdits. Lorsque mon père entendait, au loin, les sirènes des policiers provinciaux se rapprocher, commençait alors un immense branle-bas et rapidement, tout était camouflé à la vue de ces visiteurs… non appréciés.

De drôles d’années scolaires
Comme le restaurant n’était ouvert que durant l’été, Serge se rappelle d’avoir fréquenté l’école primaire de Saint-Hippolyte durant les mois de mai, juin et de septembre et octobre seulement, mois où la famille s’installait au restaurant pour l’été. Il quittait ensuite cette école pour aller poursuivre son année scolaire à l’école Plateau Saint-Louis de Blainville de novembre à avril de chaque année scolaire. Comme à cette époque, la date des baux de location des logements était le 1er mai, les enseignants avaient donc plus l’habitude de voir partir et arriver des élèves durant l’année scolaire. Mais Serge était bien content de revenir, chaque année à Saint-Hippolyte. Avec ses amis, il allait se baigner à la plage des Beauchamp de la 382e Avenue, faire des balades en voilier ou en ski nautique et s’essayer à prendre du poisson dans le lac Achigan. 1973, a été la dernière année d’opération du restaurant qui est devenu, par la suite, une sorte de chalet pour la famille.